10 ans après l’accident nucléaire de Fukushima, les souvenirs restent encore très vifs pour les victimes. Entre la panique et les dégâts causés par cette tragédie, le rapport officiel dévoile qu’il y a eu plus de peur que de mal. Cette peur démesurée a notamment entraîné plus de dommage. On vous raconte ce qu’il s’est passé cette journée terrible du 11 mars 2011.
Un accident meurtrier et dévastateur
Le 11 mars 2011, le Japon est frappé de plein fouet par un séisme violent, qui affiche une magnitude 9 sur l’échelle de Richter. Plusieurs villes sont englouties par les vagues qui ont atteint une hauteur spectaculaire, jusqu’à 23 mètres. Les victimes et les disparus se comptent par milliers. La nouvelle du tsunami retentit comme une bombe dans le monde entier, qui assiste impuissant à cette catastrophe. Toutefois, les mauvaises nouvelles s’accumulent.
Cette année, la centrale nucléaire de Fukushima est aussi menacée. La digue de protection ne permet plus de protéger le site et le cœur des réacteurs ainsi que les circuits de refroidissement sont envahis par l’eau. L’explosion est inévitable et rase les toits. Des produits radioactifs s’évaporent dans l’air et se répandent dans le sol.
Des impacts moins importants que prévu
À la veille du 10e anniversaire de ce tsunami, le comité scientifique de l’ONU, l’UNSCEAR, a dressé un rapport sur les conséquences de cette explosion de Fukushima notamment sur la santé et l’environnement. Son contenu est loin des effets escomptés par le public qui craignait des dégâts dramatiques à long terme.
Mais nous sommes loin de cette image apocalyptique d’une population dévastée par le cancer et des centaines de morts. 10 ans après, les scientifiques ont démontré que les cas de cancer sont nuls et l’environnement n’a pas été altéré.
Au contraire, ce sont les mesures excessives qui ont été prises qui ont bien plus endommagé le sol. En effet, suite à cet évènement, les autorités ont lancé une décontamination massive.
Alors comment le Japon en est-il arrivé à ce point ? La présidente de l’UNSCEAR, le Dr Gillian Hirth, parle d’une grande campagne de désinformation qui a provoqué la panique. Ce rapport est-il fiable ? Elle reste catégorique à ce sujet. Son équipe se compose de 52 experts indépendants issus de 27 pays qui ont fourni des preuves fiables.
Une faible exposition des travailleurs et de la population
L’UNSCEAR est clair à ce sujet. Les rejets n’ont pas eu d’impact discernable sur l’environnement et encore moins sur les habitants et les travailleurs. Une grande partie des produits radioactifs se sont dispersés dans le vent et dans l’océan Pacifique.
Au Japon, les mesures prises le lendemain du drame ont porté leur fruit. Dans une zone de 20 kilomètres autour du central, 118 000 personnes ont été évacuées. L’interdiction de consommer les aliments venant de ce périmètre a été interdite. Les analyses faites sur les 24 832 travailleurs n’ont pas montré une accumulation de dose importante de radioactivité.
Selon le rapport, ils ont été exposés à une dose de 13 millisieverts, un chiffre largement plus faible que la limite officielle et imposée. Le plus élevé enregistré est de 250 millisieverts. Cette dose a été constatée sur 6 personnes. Pourtant pour causer un syndrome d’irradiation aiguë, il faut une quantité supérieure à 1000 millisieverts.
L’UNSCEAR met au grand jour le cas de 6 personnes diagnostiquées d’un cancer. Les autorités ont admis leur situation comme une maladie professionnelle. Mais le comité tient à préciser qu’aucun lien n’a été confirmé avec les radiations. La population quant à elle ne présente pas de doses à risque, y compris pour les personnes qui ont choisi de retourner à Fukushima. Elle varie entre 0,08 et 2,6, bien moins que dans d’autres pays du monde.
Malgré tout, pour eux, certaines mesures ont été exagérées. Une grande partie du granit concassé pour le décapage du sol a envahi les champs, les rendant moins fertiles. L’excavation de 20 millions de mètres cubes de sol a permis une vraie décontamination, à hauteur de 80 %. Cependant, l’environnement en paie le prix fort.
Ces travaux titanesques d’une valeur de 24 milliards d’euros ont servi à réduire l’exposition annuelle à la radioactivité à 1 millisievert par an, alors que dans d’autres pays, ce chiffre est bien plus élevé.
Au final, toutes ces précautions ont servi uniquement à rassurer les habitants. Enfin, il faut noter que l’évacuation au moment de la catastrophe a tué beaucoup de personnes, soit 2200 personnes sans compter les traumatismes et les mauvaises conditions des habitants déplacés.