A l’occasion de la sortie aujourd’hui de Dallas Buyers Club, le nouveau film de Jean-Marc Vallée avec Matthew McConaughey, Tuxboard vous propose de découvrir une sélection de cinq films qui ont abordé frontalement, depuis sa découverte dans le début des années 80, le VIH, ou plus particulièrement la maladie engendrée par ce virus : le SIDA.
Les nuits fauves
1992. Cyril Collard réalise un film sur un sujet qui lui tient à cœur. En effet, Les nuits fauves a une consonance fortement autobiographique, puisque le réalisateur décide d’incarner lui-même le personnage de son film, aux côtés de Romane Bohringer, un homme atteint du SIDA. Et il se trouve que dans la réalité, Cyril Collard est également atteint de cette maladie. Il en décèdera en mars 1993, un an après la sortie de son film, et trois jours avant la cérémonie des Césars. D’ailleurs, Les Nuits Fauves y a été récompensé par deux prix : celui du meilleur film, et du meilleur premier film. La bande-annonce ci-dessous résume parfaitement toute la mélancolie des propos du réalisateur.
Les soldats de l’espérance
En 1993, Roger Spottiswoode réalise Les soldats de l’espérance. Il s’agit au départ d’un téléfilm américain, mais qui trouvera tout de même un chemin vers une sortie dans quelques salles, et même en France. On y retrouve l’acteur Matthew Modine (Birdy, Full Metal Jacket), Richard Gere, mais également l’actrice française Nathalie Baye et le chanteur Phil Collins, dans un drame situé en Centre-Afrique, au début des années 80. Les artistes s’impliquent donc pour lutter contre ce terrible fléau ! Les soldats de l’espérance suit en son début les dégâts infligés par le virus Ebola, mais s’intéresse ensuite à une maladie toute nouvelle qui inquiète tous les organismes de santé : le SIDA. Le film est adapté de l’œuvre de Randy Shilts, journaliste et écrivain décédé de cette terrible maladie.
Quelques extraits en VF du film :
Philadelphia
On ne le présente plus ! Le film de Jonathan Demme, réalisateur du Silence des Agneaux, s’est imposé au fil des ans comme un film culte. Ici, Tom Hanks incarne un avocat brillant, licencié lorsque ses employeurs apprennent qu’il est atteint du SIDA. Le cinéaste expose et tord le cou aux clichés sur la maladie, mais se bat surtout contre l’homophobie, et par extension, les autres types de discriminations. C’est Denzel Washington (à l’origine frileux envers les homosexuels) qui défendra Tom Hanks au cours d’un interminable procès contre les employeurs racistes, et tout simplement contre les préjugés qui donnent finalement de sévères nausées. Si vous n’avez pas encore découvert ce chef d’œuvre, ponctué de morceaux de Bruce Springsteen (Oscar de la meilleure chanson originale) et de Neil Young, et qui a permis à Tom Hanks d’obtenir justement l’Oscar du meilleur acteur, il est temps de le faire !
En prime, voici un extrait bouleversant du film, où Jonathan Demme joue avec la sensibilité de ses personnages, et où Tom Hanks entre en transe en écoutant un air d’opéra :
Jeanne et le garçon formidable
Olivier Ducastel et Jacques Martineau réalisent en 1998 un film surprenant. Ils abordent une histoire d’amour, que le SIDA semble de prime abord briser. Rien d’original direz-vous. Sauf que pour conférer au film un aspect moins lourd, les deux réalisateurs décident d’en faire un film musical. Un choix qui paraît surprenant, peut-être irrespectueux, mais qui permet aux cinéastes d’éviter de gros écueils. Et les émotions restent tout de même présentes, comme en témoigne l’extrait ci-dessous. Au casting, on retrouve Virginie Ledoyen, mais également Mathieu Demy, fils de Jacques Demy, lui-même père de grandes comédies musicales (Les demoiselles de Rochefort, Peau d’âne, Les parapluies de Cherbourg) et également décédé de cette maladie. Une forme d’hommage, qui explique le choix du genre musical ? C’est presque indéniable.
Les Témoins
Michel Blanc, Emmanuelle Béart, Sami Bouajila, Julie Depardieu, Johan Libéreau. Le casting est de qualité, et le film aborde, encore une fois, le SIDA. C’est un sujet qui touche, encore une fois, particulièrement le réalisateur (André Téchiné) puisque ce dernier a avoué avoir perdu plusieurs amis proches à cause de cette maladie. A propos de son film, André Téchiné explique que le mot « SIDA » a la particularité d’effrayer les financiers. Il faut donc croire que bien que les années passent, le sujet reste donc tout de même assez tabou. Personne n’ose en parler directement. Téchiné, lui, aborde le thème de face, et sans compromis : dans Les Témoins, les ravages causés par la maladie et l’impuissance de la science face au fléau finissent par marquer les esprits.
La bande-annonce :
Autres films abordant le sujet : Dallas Buyers Club, N’oublie pas que tu vas mourir, The Hours, Precious, Zero Patience, 3 Needles…