Dans quelques semaines, l'AAH sera déconjugalisé pour permettre à des milliers de personnes d'avoir un soutien financier plus important.
En France, l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est une aide financière qui permet à des personnes atteintes de handicap de toucher une pension. Et cette dernière va prochainement augmenter.
Tout savoir sur l’AAH
L’allocation adultes handicapés, aussi appelée AAH, est une aide financière, versée par la CAF. Elle permet d’assurer un minimum de ressources aux personnes en situation de handicap ou atteintes d’une maladie chronique.
Cette allocation se voit versée dès lors que leur condition les empêche de travailler normalement et ainsi de gagner convenablement leur vie. L’allocation adulte handicapé se veut bien sûr attribuée à condition qu’elles remplissent certains critères d’incapacité.
En 2023, le montant de l’AAH a été revalorisé, à hauteur de 1,6% au 1ᵉʳ avril. Ainsi, pour une personne seule et sans ressources, cette aide de la CAF passe ainsi de 956,65 euros à 971,37 euros.
Au total, 1,2 million de personnes bénéficient de cette prestation sociale, dont 270 000 personnes en couple. Mise en place en 1975, cette aide est attribuée en fonction de critères d’incapacité, d’âge, de résidence et de ressources.
C’est la Commission des Droits et de l’autonomie des Personnes Handicapées qui décide si elle est accordée ou non. D’ailleurs, son montant vient compléter les éventuelles autres ressources de la personne en situation de handicap.
C’est en 2005 que la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, toujours en vigueur à ce jour, a revalorisé le versement de l’AAH. Il se fait sous certaines conditions strictes.
Des conditions à respecter pour la percevoir
La première condition d’attribution : se voir reconnu comme handicapé. Vous devez être atteint d’un certain taux d’incapacité, qui correspond à la sévérité de votre handicap, et ainsi être reconnu comme handicapé par la CDAPH.
Le taux d’incapacité doit être d’au minimum 80%. Si votre taux de handicap se veut compris entre 50% et 79%, vous pouvez faire une demande d’AAH, « à condition que votre handicap représente une restriction substantielle et durable d’accès à l’emploi qui ne peut se compenser par des aménagements spécifiques comme un poste de travail adapté », précise la CAF.
On considère ainsi une restriction comme durable dès lors qu’on peut l’estimer à au moins un an le jour du dépôt de la demande. Et que votre situation soit susceptible d’évoluer ou non.
L’AAH se dit substantielle lorsque vous subissez des difficultés pour avoir accès à un emploi. Et qu’il n’est pas possible de réaliser des aménagements pour votre poste de travail.
Il faut également être âgé d’au moins 20 ans, ou 16 ans si vous ne vous dites plus considéré comme à charge de vos parents pour l’attribution des allocations de la CAF. Si votre enfant a moins de 20 ans, vous pouvez prétendre à l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH).
D’ailleurs, depuis janvier 2017, il n’existe plus de limite d’âge supérieur pour l’obtention de l’AAH. Si votre taux d’incapacité est d’au moins 80%, vous y avez le droit.
Des changements majeurs concernant l’AAH
Dès le 1ᵉʳ octobre 2023, la déconjugalisation de l’AAH va entrer en application. Il s’agit d’un changement dans la manière dont l’allocation se veut calculée pour les bénéficiaires en couple.
Jusqu’à présent, les ressources du conjoint du bénéficiaire se voulaient prises en compte dans le calcul de l’AAH. Dans quelques jours, avec la déconjugalisation, ces ressources ne se voudront plus considérées.
En effet, l’avantage de cette réforme est de permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder à une plus grande indépendance financière. Elles ne se verront plus pénalisées en fonction des revenus de leur conjoint.
De nombreux allocataires vont donc pouvoir voir leur allocation augmenter. Grâce à cette réforme. Ainsi, le calcul de l’AAH se voudra simplifié, car il ne tiendra compte que des ressources du bénéficiaire.
Grâce à cette réforme, les personnes qui n’étaient pas éligibles à l’aide en raison des revenus de leur conjoint, pourront avoir accès à cette allocation. Environ 120 000 personnes handicapées qui vivent en couple verront leur allocation augmenter de 350 € par mois.