Il y a peu, deux sœurs se sont fait attraper par la CAF. Les deux jeunes femmes ont monté une arnaque et ont détourné 398 000 euros d'aides.
Les arnaques à la CAF sont de plus en plus nombreuses. Le gouvernement a donc décidé d’employer les grands moyens pour venir à bout des fraudeurs…
Des arnaques à la CAF très nombreuses
Les arnaques aux prestations sociales de la CAF sont de plus en plus nombreuses… En 2022, la Caisse d’Allocation Familiale a enregistré pas moins de 48 692 fraudes.
Un bilan dévoilé par le Journal du dimanche, le 4 juin dernier. Au total, cela représente un préjudice de 351 millions d’euros, contre 309 millions en 2021.
Ainsi, une hausse de 11,6 % des fraudes a fait l’objet d’un constat l’année dernière. Depuis 2014, cette augmentation est donc de 67,6 %, ce qui a forcé le gouvernement à employer les gros moyens.
En moyenne, le préjudice atteint 7 217 euros par arnaque et il ne s’agit pas d’erreurs ou d’oublis. Selon la CAF, il s’agit de tentatives volontaires de frauder.
Les allocataires réussissent à profiter « de failles dans le système pour clairement arnaquer les comptes sociaux », précise le JDD. Mais alors, comment s’y prennent-ils ?
Comment lutter contre les fraudeurs
Les méthodes pour percevoir les aides sociales sont diverses et variées. Certains n’hésitent pas à déclarer de fausses activités professionnelles, des créations de microentreprises. Mais aussi des sociétés fictives pour obtenir des aides.
Les arnaques aux aides sociales peuvent aller jusqu’au piratage de coordonnées bancaires, mais aussi l’usurpation d’identité. La CAF a alors décidé de multiplier ses contrôles.
D’après Gabriel Attal, plus de 32,4 millions de vérifications ont été réalisées l’an dernier. Le 29 mai, le ministre des Comptes publics a annoncé dans Le Parisien un plan visant à lutter contre la fraude sociale, avec de vraies mesures.
Ce dernier veut ainsi renforcer les conditions de résidence en France pour bénéficier d’allocations sociales. Mais ce n’est pas tout, puisqu’il a annoncé que la CAF aura accès des informations confidentielles sur les allocataires.
« Aujourd’hui, les Caisses de Sécurité sociale peuvent déjà vérifier un certain nombre de choses : des factures d’électricité, des opérations bancaires. Je souhaiterais qu’on élargisse », a expliqué Gabriel Attal sur RMC au mois de mars dernier. Pour ce faire, il compte s’appuyer sur les compagnies aériennes.
Deux sœurs détournent 389 000 euros d’aides de la CAF
« Les Caisses de Sécurité sociale qui ont un doute sur le fait qu’une personne a bien résidé sur le sol français peuvent accéder aux fichiers des passagers des compagnies aériennes, le fichier PNR (Passenger Name Record, NDLR), pour regarder quand une personne a pris l’avion en direction de la France », a-t-il fait savoir. Une mesure qui devrait permettre de détecter ceux qui perçoivent des aides alors qu’ils ne vivent pas en France.
Il y a plusieurs semaines, la police a découvert une fraude se chiffrant à 389 000 euros. Cette dernière a été orchestrée par deux sœurs d’origine algérienne.
Ces dernières avaient caché la mort de leur frère malade depuis le mois de décembre 2015. Selon Actu Lille, entre 2014 et 2018, elles ont reçu plus de 389 000 euros, par le biais de chèques de service destiné à la prise en charge sanitaire de leur frère malade.
L’argent réclamé par les sœurs atteignait parfois 6 000 euros, pour l’achat d’un matériel médical. Elles avaient d’ailleurs maintenu le bail de l’appartement de leur frère ainsi que sa ligne téléphonique à leur nom, pour toucher elles-mêmes les aides.
Actu Lille rajoute que les deux sœurs ont été jugées devant le tribunal de Lille le 17 octobre, avant un verdict qui sera rendu le 7 novembre prochain. Elles risquent des peines de prison, mais aussi l’obligation de rembourser l’argent touché illégalement.