Compteur Linky: 100 000 appareils soupçonnés d'être trafiqués en France

Le compteur Linky ne fait pas l'unanimité en France. Et certains auraient décidé de le trafiquer pour réduire leur facture d'électricité !

Cela fait plusieurs années déjà que de nombreux logements se sont équipés du compteur Linky. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas vraiment l’unanimité auprès de certains consommateurs. C’est pour cette raison que plusieurs ont décidé de le trafiquer.

La fraude au compteur Linky

Le compteur Linky continue de faire parler de lui en France. Plusieurs consommateurs affirment d’ailleurs que leur facture d’électricité a explosé depuis que les experts ont installé l’appareil au sein de leur logement.

Mais ce n’est pas tout. Certains pensent également que l’appareil a la capacité de les espionner. Ou encore de provoquer des départs de feu, mettant ainsi leur vie en danger. C’est pour cette raison que plusieurs réfracteurs refusent toujours son installation.

En revanche, ils vont devoir payer une amende à cause de ce refus. Certains consommateurs, quant à eux, ont accepté l’installation du compteur Linky mais ont trouvé une technique pour le trafiquer.

Ainsi, ils peuvent payer une facture d’électricité moins élevée que prévu. En revanche, c’est une action qui n’est pas sans conséquence. D’autant plus qu’Enedis a décidé de lancer une traque aux appareils truqués.

Dans son reportage du 20H, TF1 a notamment mis en avant le travail de Thomas et Dimitri. Au quotidien, ces derniers se lancent à la recherche des spécialistes des fraudes au compteur électricité.

« On constate juste les faits »

Dans le documentaire présenté par TF1, les deux techniciens ont dévoilé leur façon de travailler lorsqu’ils suspectent un consommateur d’avoir trafiqué son compteur Linky.

« Entre l’entrée et la sortie du compteur, on a la présence d’un câble qui permet de détourner l’énergie, tout simplement. Et donc du coup, ça fait une réduction sur la facture », ont-ils expliqué.

Ils ont surtout découvert qu’une propriétaire avait réussi à avoir une ristourne de 70 % sur sa facture d’électricité grâce à la fraude de son compteur Linky. Ils ont alors décidé de contacter la principale intéressée.

« On a un petit souci sur votre compteur madame. C’est-à-dire qu’il y a une manipulation frauduleuse sur votre compteur« , indiquent les techniciens.

« D’accord, ok ! Je suis une voleuse… », lance alors la principale concernée. Mais cela n’a pas arrêté les salariés d’Enedis, bien décidés à en savoir plus au sujet de cette fameuse histoire.

« Nous, on constate juste les faits », révèlent-ils afin de remettre les choses à niveau sur le compteur Linky, en quelques minutes seulement. De son côté, la propriétaire affirme qu’elle n’a strictement rien fait.

Une sanction prévue pour les fraudeurs ?

« Je ne comprends pas trop ce qui se passe puisque pour moi, ça, on ne l’ouvre pas », allègue-t-elle auprès des deux techniciens. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé.

Selon TF1, Enedis pense que plus de 100 000 compteurs Linky ont fait l’objet d’un trafic. Pour les repérer la « direction les bureaux d’Enedis à Puteaux, où des analystes récoltent sur leur ordinateur les données de millions de compteurs et repèrent ceux dont la consommation semble anormale« , rapporte TF1.

Jean-Baptiste Noël, analyste sur le programme « pertes et fraudes » d’Enedis a fait plus de précisions à ce sujet. « Chacun des points rouges fait référence à l’ensemble des suspicions. On peut ensuite zoomer et avoir davantage de détails pour essayer de localiser ces différentes fraudes ».

Bertrand Boutteau, directeur du programme « pertes et fraudes » d’Enedis a aussi alerté : « La dérivation que vous mettez en place n’a pas été calculée, dimensionnée pour la quantité d’électricité qui va passer à travers« .

Et de déclarer : « Vous risquez un échauffement et vous risquez un départ de feu », prévient Bertrand Boutteau, directeur du programme « pertes et fraudes » d’Enedis ». Pour l’instant, les fraudeurs ne risquent pas de sanctions.