Le nouveau RSA c'est bientôt fini ces associations n'en veulent plus

Le RSA fait partie des aides de la CAF qui subiront un petit lifting en 2025. Et certaines associations s'insurgent déjà contre cette mesure.

Le RSA, comme son nom l’indique, garantit un minimum vital en cas d’inactivité. En 2025, cette aide va quelque peu changer et les associations s’insurgent.

Le RSA, une allocation cruciale

Distribué par la CAF ou la MSA, le montant de la CAF se veut ainsi calculé en fonction des ressources et de la composition du foyer. Et il se voit réévalué tous les trois mois.

Depuis le 10 octobre dernier, une nouvelle loi impose aux bénéficiaires de consacrer 15 à 20 heures par semaine à des activités. Ces dernière se disent ainsi à favoriser leur insertion professionnelle.

Pour être éligible au RSA, il faut donc se voir âgé d’au moins 25 ans, résider de manière stable en France. Et surtout, ne pas dépasser un certain seuil de revenus. Le montant du RSA varie selon la situation du logement et les aides perçues.

Par exemple, une femme enceinte seule reçoit ainsi 816,33 € par mois, montant qui passe à 953,56 € après la naissance de l’enfant. La nationalité ne se veut donc pas un critère exclusif pour l’accès au RSA.

De même, les ressortissants de l’Espace économique européen, les Suisses. Ainsi que les étrangers en situation régulière depuis cinq ans peuvent également en bénéficier.

Le calcul du RSA prend donc en compte l’ensemble des revenus du bénéficiaire. Et ce, y compris les revenus d’activité, les indemnités chômage ou maladie, ainsi que les revenus mobiliers et patrimoniaux.

Une aide sociale en hausse

Selon la Drees, plus de 30 % des Français éligibles au RSA ne le perçoivent pas. Souvent par manque d’information ou à cause de démarches complexes.

Ce non-recours augmente ainsi le risque de précarité socioéconomique et d’isolement pour ces personnes. Pour y remédier, le gouvernement a mis en place des mesures visant à simplifier l’accès au RSA et à réduire le non-recours.

Une phase d’expérimentation est en cours dans 19 départements, dont la Seine-Saint-Denis, le Nord et la Gironde. En octobre 2024, une nouvelle phase de test débutera dans cinq autres départements.

À savoir les Pyrénées-Atlantiques, Hérault, Ardennes, Aube et Alpes-Maritimes. L’objectif se veut de faciliter l’accès aux prestations sociales à travers des formulaires préremplis similaires à ceux utilisés pour la déclaration de revenus.

Elles contiennent des données issues des employeurs ou des organismes de protection sociale. Les demandeurs n’auront qu’à vérifier l’exactitude de ces informations.

D’autres initiatives, telles que la mise en place de plateformes numériques intuitives et un accompagnement personnalisé, se voient également prévues. Dans le but de rendre les aides sociales plus accessibles.

Les associations s’insurgent contre la réforme du RSA

Dans un rapport publié le lundi 14 octobre, le Secours catholique, accompagné d’autres organisations, met en garde contre la réforme du RSA qui impose 15 heures d’activités hebdomadaires aux bénéficiaires. Elles demandent la suspension de ce dispositif.

Cette réforme, issue de la loi plein emploi et actuellement testée dans 47 départements, touche un nombre important de personnes parmi les plus précaires. Elle appelle à prendre le temps de mesurer les effets des dérives mises en avant.

La loi de 2023 prévoit ainsi pour les allocataires du RSA la signature de contrats d’engagement incluant cette obligation d’activité. Avec des variations possibles selon les situations personnelles et des sanctions.

Les associations, soutenues par des organisations telles que la FSU, Emmaüs, la Fondation Abbé Pierre. Et la Ligue des droits de l’Homme, dénoncent un risque de glissement vers du travail gratuit, ce qui éloigne les bénéficiaires de leur véritable projet d’insertion.

Elles pointent également un risque de concurrence avec des emplois publics et privés. Ce qui pourrait dégrader les conditions de travail et de rémunération sur le marché de l’emploi.

Les associations critiquent aussi l’accompagnement renforcé, qui, selon elles, nuit à l’autonomie des allocataires. Notamment par l’utilisation d’algorithmes pour les orienter, l’augmentation des radiations et des résultats inégaux en matière de retour à l’emploi.