Les paiements en liquide vont-ils disparaître ? Une loi en Europe sera bientôt adoptée et elle risque de les limiter aux Français à l'avenir.
En 2024, le paysage des paiements en France continue de se transformer sous l’effet des innovations numériques et des évolutions réglementaires. Raison pour laquelle les paiements en liquide disparaissent.
Les paiements en liquide se raréfient
Bien qu’encore utilisé, les paiements liquides reculent face à la montée en puissance des paiements électroniques. Notamment le sans contact, qui domine désormais les transactions courantes.
Le liquide reste donc prisé dans certaines situations, particulièrement pour les petits montants. Les transactions entre particuliers ou dans les zones rurales où l’accès au numérique peut être limité.
Cependant, son usage diminue. En effet, les paiements en espèces restent limités à 1 000 € pour les résidents fiscaux français, et ce, afin de lutter contre la fraude et le blanchiment.
Les consommateurs privilégient de plus en plus les moyens de paiement rapides et sécurisés. Comme les cartes ou les applications mobiles et pas les paiements en liquide.
De même, certaines banques réduisent leurs guichets automatiques, ce qui complique l’accès au liquide. Les espèces jouent toutefois un rôle important pour les populations non bancarisées ou celles qui préfèrent préserver leur anonymat dans certaines transactions.
Le paiement sans contact, boosté par la pandémie de COVID-19, a consolidé sa place en 2024. Avec un plafond relevé à 50 € par transaction, il est devenu incontournable dans les commerces.
Le sans-contact bouleverse les usages
Idéal pour les paiements de faible montant, sans saisie de code PIN, le sans-contact est rapide. De plus, l’absence de contact physique avec les terminaux ou la monnaie permet de ne pas attraper de bactéries. Les paiements en liquide ont leur bon coté.
Utilisable avec des cartes bancaires, smartphones ou montres connectées via des solutions comme Apple Pay ou Google Pay, le sans contact est une révolution. Selon les dernières statistiques, plus de 60 % des transactions par carte sont effectuées sans contact.
Ce mode de paiement se veut donc plébiscité par les jeunes générations. Mais aussi par des profils plus âgés, séduits par sa simplicité et son côté pratique.
Si les paiements sans contact connaissent un engouement croissant, certains freins subsistent. En effet, des craintes persistent sur le vol de données ou l’utilisation frauduleuse en cas de perte de carte. Et ils se tournent vers des paiements en liquide.
De même, les personnes moins à l’aise avec la technologie ou sans accès aux outils numériques peuvent se sentir exclues. L’année 2024 a donc marqué une nouvelle étape vers la dématérialisation des paiements en France.
Les paiements en liquide sur le point de disparaître ? Pas tout à fait
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les espèces ne sont pas totalement passées de mode. Bien que la carte bancaire, surtout via les smartphones, facilite les transactions, les billets continuent de représenter près de la moitié des paiements effectués.
Cependant, leur utilisation fera bientôt l’objet de nouvelles restrictions en Europe. L’Union européenne a décidé de fixer une limite maximale pour les paiements en liquide, dans le cadre de sa lutte contre le blanchiment d’argent.
À compter de 2027, il sera interdit, dans les 27 pays de l’Union européenne, de payer en espèces un montant supérieur à 10 000 € lors d’un achat auprès d’une entreprise. Cette mesure vise principalement les transactions de grande envergure.
Comme l’achat de biens de luxe (voitures, yachts, jets privés). Paul Tang, eurodéputé néerlandais en charge de ce dossier, a souligné que cette réglementation vise à empêcher les criminels en col blanc d’utiliser les paiements en liquide pour blanchir leur argent.
Cette nouvelle règle n’aura donc que peu d’incidence sur le quotidien de la plupart des Européens. Elle ne s’appliquera pas aux transactions entre particuliers, qui pourront continuer à utiliser des espèces sans plafond imposé.
Les pays comme la France, l’Espagne et l’Italie, qui imposent déjà une limite stricte (1 000 € pour les paiements en liquide), ne verront pas de changement majeur. En revanche, des pays tels que l’Irlande, le Luxembourg, l’Allemagne devront s’adapter.
L’objectif de cette mesure se veut clair : harmoniser les pratiques au sein de l’Union européenne. Et lutter efficacement contre la fraude et le blanchiment d’argent.