En France, l'AAH est une allocation vitale pour les personnes en activité. Une fois à la retraite, les règles pour la percevoir se corsent.
L’AAH est une aide financière essentielle en France, destinée à garantir un revenu minimum aux personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies qui les empêchent de travailler. Mais, comment l’avoir une fois à la retraite ?
L’AAH, une allocation qui aide les Français
Créée en 1975, l’AAH bénéficie actuellement à environ 1,2 million de personnes, dont 270 000 vivant en couple. Cette aide se veut ainsi accordée sous réserve de remplir plusieurs conditions.
Tout d’abord, il faut présenter un taux d’incapacité permanente d’au moins 80 %. Ou compris entre 50 % et 79 % en cas de restriction durable d’accès à l’emploi.
Il faut avoir un âge minimum de 20 ans (ou 16 ans dans certains cas). Des ressources annuelles qui ne dépassent pas un plafond déterminé selon la situation familiale rentrent en compte dans son attribution.
Depuis le 1ᵉʳ octobre 2023, la déconjugalisation de l’AAH a été mise en place. Elle permet donc de supprimer la prise en compte des revenus du conjoint dans le calcul de l’allocation.
Cette réforme a élargi l’accès à l’AAH pour de nombreux bénéficiaires. Le montant de l’AAH a été revalorisé en avril 2024, passant de 971,37 € à 1 016,05 € par mois pour une personne seule sans ressources.
Cette augmentation reflète ainsi une volonté d’adapter cette aide à l’évolution du coût de la vie. Pour demander l’AAH, il faut remplir le formulaire Cerfa n°15692*01, disponible auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées de son lieu de résidence.
Attention à la viabilité de votre dossier
Le dossier doit inclure un certificat médical récent, une pièce d’identité, mais aussi un justificatif de domicile. Ensuite, la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) évalue les demandes et décide de l’attribution.
En 2024, des évolutions importantes se voient annoncées. Les revenus pris en compte pour le calcul de l’AAH seront désormais ceux de l’année fiscale N-2.
Les revenus issus de l’activité professionnelle se verront donc exclus du calcul. Cela permet ainsi une meilleure prise en compte des situations individuelles.
Les bénéficiaires atteignant l’âge de la retraite pourront continuer à percevoir l’AAH (en cas d’incapacité ≥ 80 %). En complément de l’Aspa.
Pour toute information ou assistance, les personnes éligibles peuvent consulter le site de la CAF ou contacter leur MDPH locale. Ces démarches visent à simplifier l’accès à l’AAH et à garantir un soutien durable aux personnes concernées.
Depuis le 1ᵉʳ décembre 2024, les bénéficiaires de l’Allocation adulte handicapé (AAH) peuvent poursuivre une activité au-delà de 62 ans. Tout en continuant à percevoir l’AAH, sans obligation de demander leur retraite.
Une avancée rendue possible par l’article 254 de la loi n° 2023-1322 du 29 décembre 2023 de finances pour 2024. Cette réforme s’applique aux personnes ayant un taux d’incapacité supérieur ou égal à 80 %.
L’AAH et la retraite
Cela s’applique aux personnes nées à partir du 2 novembre 1962. L’objectif se veut d’offrir aux travailleurs handicapés la même liberté que l’ensemble de la population concernant l’âge de départ à la retraite.
Mais, si le taux d’incapacité se voit compris entre 50 % et 79 %, l’AAH cesse automatiquement à 62 ans. Dans ce cas, même si la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) accorde une prolongation, la CAF arrête le versement.
Et c’est la retraite qui prend le relais. L’AAH peut continuer d’être versée après 62 ans pour les personnes ayant un taux d’incapacité égal ou supérieur à 80 %, mais uniquement à titre différentiel.
Cela signifie qu’elle vient compléter les pensions (de base et complémentaires) si leur montant se voit donc inférieur à celui de l’AAH. À partir de 62 ans, la pension de retraite devient prioritaire.
La retraite se veut ainsi calculée au taux plein (sans décote), mais proportionnellement au nombre de trimestres cotisés ou assimilés. Avant le 1er décembre 2024, les bénéficiaires de l’AAH qui souhaitaient continuer à travailler après 62 ans devaient accepter une liquidation automatique de leur retraite.
Cette démarche suspendait le versement de l’AAH, sauf pour les travailleurs d’Esat. De plus, les droits à la retraite se voyaient figés, et aucune acquisition supplémentaire ne se disait possible.
Ces aides restent ainsi suspendues tant que la retraite ne se voyait pas liquidée. Si les pensions sont inférieures au montant de l’AAH, elles peuvent être rétablies rétroactivement. ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées).
Les personnes qui ont un taux d’incapacité inférieur à 80 % ne peuvent ni percevoir l’AAH après 62 ans. Et encore moins bénéficier de la MVA ou du complément de ressources.