Vous ne le connaissez peut-être pas, et pourtant, de nombreux réalisateurs en ont fait un hommage dans leurs films. Aujourd’hui sur Tuxboard, on évoque un pan de l’histoire du bruitage cinématographique, le cri Wilhelm.
Tout commence il y a plus de soixante ans, précisément en 1951. Le cinéaste Raoul Walsh sort alors Les aventures du capitaine Wyatt, un western avec le célèbre Gary Cooper. Pendant le film, lors de la traversée d’une dangereuse rivière infestée de bêtes carnivores aux dents longues, un homme incarné par l’acteur Sheb Wooley se fait happer une jambe par un alligator (ou crocodile, appelez-ça comme vous le souhaitez). Le cri poussé alors par l’acteur (on peut supposer en effet qu’il émane de la bouche-même de Wooley) deviendra certainement le plus célèbre cri de douleur de l’Histoire du cinéma.
En effet, ce cri a été extrait et isolé, et est toujours utilisé aujourd’hui, dans le montage de certains films. Clin d’œil ou hommage, appelez-ça comme vous le souhaitez, toujours est-il qu’à Hollywood, on s’amuse à le caler à tout bout de champ, et à toutes les sauces ! L’occasion est donc donnée maintenant à tous les cinéphiles, mais par extension, à tous les spectateurs, de tenter de repérer la possible apparition de ce cri particulier, baptisé « cri Wilhelm ». Ludique n’est-ce pas ?
Une des sagas ayant largement contribué à sa diffusion a été la très populaire saga Star Wars. En effet, dans chaque film réalisé par George Lucas, du premier volet au sixième, on retrouve souvent, par-ci et par-là, le fameux cri. On est certes bien loin du western de Walsh, mais pourtant, la popularité du cri Wilhelm ne cesse de croître. Vous n’en croyez pas vos oreilles ? En voici donc quelques extraits, montés bout à bout :
Entre sa découverte, en 1951, et la fin des années 90, le cri Wilhelm a largement eu le temps d’être utilisé, mais jamais usé. A croire que les monteurs à Hollywood se donnaient tous le mot, et s’en donnaient à cœur joie. En témoigne cette petite compilation de cris, regroupant des films de 1953 à 1999, dont certains extrêmement populaires, comme les films de la saga de Steven Spielberg, Indiana Jones, ou bien encore de nombreux films d’animation comme Toy Story, Aladdin, ou bien La Belle et la Bête.
Insérer le cri Wilhelm dans les blockbusters est donc devenu une tradition, qui n’était pas prête de s’arrêter là. Aujourd’hui, il est encore et toujours employé au milieu de certains montages de grosses productions. Steven Spielberg par exemple continue de l’utiliser inlassablement, toujours dans la série des Indiana Jones. En voici un nouvel extrait dans le quatrième volet de la saga : Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal. Reconnaîtrez-vous le cri ?
Forcément donc, quand on est un amoureux de cinéma, comme Quentin Tarantino par exemple, on ne peut pas se retenir d’y glisser un hommage à ce petit monument de l’histoire cinématographique, ou plus précisément de l’histoire du bruitage. En 1992, le cinéaste américain, futur père de Pulp Fiction et de Kill Bill, n’est pas encore vraiment connu. Il débarque à Cannes, en sélection officielle pour y présenter un film indépendant et à petit budget : Reservoir Dogs. Quentin Tarantino y prouve sa cinéphilie et son amour pour la confection de films, mais profite bien évidemment de l’occasion, pour y introduire furtivement et discrètement LE cri Wilhelm. Vous n’y croyez pas ? La preuve en images : à la fin de cette vidéo, Steve Buscemi bouscule un homme dans la rue, qui pousse aussitôt un cri qui vous est maintenant familier.
Il y a bien sûr un côté « fun » et ludique dans la recherche minutieuse du cri Wilhelm dans les films. Cela fascine, et inévitablement passionne les amateurs de montage, et de cinéphilie. Au point que quelques petits malins ont décidé de refaire à leur guise les classiques du cinéma (ou les films cultes) qui ne comprenaient pas le cri à l’origine. Le résultat est insolite, cocasse, et tellement drôle.
Enfin, pour tous ceux qui n’en auraient pas eu assez à la fin de cet article, voici une compilation que nous avons trouvé sur le net, et qui mixe plus de 12 minutes de « Wilhelm scream », et avec une qualité quasi-optimale. Enjoy !