Quand l’iPhone 6 a eu moins de succès, la société taïwanaise Pegatron qui fabrique les téléphones pour Apple a dû repenser ses effectifs en transférant 5 000 employés dans une autre usine et en n’en réemployant pas 1000 autres. Cette manœuvre a laissé alors 4 blocs qui abritaient les travailleurs à l’abandon.
George Knowles, photographe, a pu alors se rendre sur place pour photographier ce qu’étaient les conditions de vie et de travail de ces employés il y a seulement huit semaines.
Ce qu’on y voit est saisissant : les employés, travaillant au rythme épuisant de quarts de douze heures, étaient littéralement entassés dans ces bâtiments.
Payés pour un salaire d’environ 316 euros par mois, avec des semaines de 6 jours chômés, les travailleurs étaient des migrants des provinces les plus pauvres de la Chine.
Les chambres comptaient parfois jusqu’à 12 lits superposés, elles n’étaient pas gratuites : les travailleurs devaient payer 20 euros de loyer par mois qui étaient déduits de leur rémunération. L’espace est minuscule, on peut à peine circuler entre les lits.
Les dortoirs sont envahis de punaises de lit, si bien que les témoignages des anciens travailleurs indiquent qu’ils étaient couverts de plaques rouges.
Chaque étage pouvait accueillir 602 personnes tandis qu’il n’y avait que 30 toilettes, 30 douches et 50 lavabos pour chaque étage. Le manque de vie privée est flagrant, les douches sont communes. Pour chaque étage de 50 chambres dortoirs, on compte une seule douche commune. La lessive se faisait dans des éviers communs, le linge séchait sur le toit.
L’un d’eux développe : « Les patrons nous traitaient comme des robots qui leur rapportaient de l’argent. Nous leur faisons faire de gros profits, alors ils devraient prendre soin de nous et nous fournir des conditions de vie décentes. Mais nous sommes peu payés et vivons dans une petite chambre que nous louons. Il y a 8 personnes dans ma chambre, ce qui signifient qu’ils remportent 160 euros par mois grâce à nous ».
En avril dernier, Apple a annoncé qu’il avait été vendu 16% en moins d’iPhone que l’année précédente, peut-être la conséquence d’une lassitude des consommateurs à l’égard de la marque à la pomme.