Voici le rapport complet de la version des policiers dans l’affaire Théo. Cette agression qui a secoué la France depuis le 2 février dans la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois. Un ami de Théo, Mohammed, avait été violenté une semaine avant les faits.
Le journal Le Point a pu visionner les images des caméras de surveillances de la ville d’Aulnay-sous-Bois et a pu mettre la main sur le rapport des policiers. Leurs versions est différente de cette de Théo L.
Théo L. affirmait avoir été « tranquillement » contre le mur quand des policiers menotté un dealer de drogue. Le rapport et les trois caméras de surveillance de la municipalité contredisent ces propos.
Théo frappe à la pommette un policier
La scène vue par un des policiers :
Un des individus contrôlés avançait sa tête vers la mienne en signe de défiance, alors, de la paume de la main, j’ai repoussé fermement sa tête au niveau de sa joue. C’est à cet instant que l’individu (« Théo », NDLR) qui se trouvait sur sa gauche et qui n’avait pas encore fait l’objet d’une palpation s’en mêlait et que ce dernier m’attrapait au niveau du col et me disait quelque chose du genre Eh, tu fais quoi là ?
Je repoussais immédiatement son bras avec ma main, mais il ne me lâchait toujours pas. Un collègue intervient alors. Il lui saisissait son bras afin qu’il me lâche. Mais l’individu (« Théo ») se retournait vers lui, puis un échange de coups s’ensuivait. (…) Alors que je venais de lui saisir le bras, je recevais de sa part un coup de poing au niveau de la pommette gauche. Durant quelques instants, j’ai été sonné. J’ai compris à ce moment-là que l’individu serait prêt à tout pour se soustraire. Il se débattait, portait des coups de poing à tout va, gesticulait en tout sens, même des jambes.
Quand le policier utilise sa matraque
J’usais de ma matraque télescopique et lui portais des coups en visant l’arrière de ses cuisses. Il continuait de se débattre, il se retournait, gesticulait en usant de son gabarit musclé et il parvenait à se relever. Il continuait de porter des coups dans tous les sens. Là, je le voyais piétiner mon collègue qui était encore au sol dos contre terre et, subitement, un jet de gaz lacrymogène s’échappait de la bombe de mon collègue.
Malgré le gaz, l’individu parvenait à se relever. (…) Il continuait de piétiner le collègue. Je décidais de lui porter des coups de matraque télescopique en visant ses membres inférieurs dans l’espoir de lui faire perdre l’équilibre et de l’amener au sol.
Mon effort portait ses fruits et l’individu basculait à terre. Au sol, il continuait de donner des coups de pied, j’ai donné un coup de matraque au niveau des jambes. Enfin, nous arrivions à lui passer une menotte, puis la seconde.
Voici le compte rendu du rapport de l’IGPN, détaillé minute par minute après avoir vu les images des caméras :
16 h 45 et 15 s, 4 individus, dont le nommé Théo L., sont en face du studio d’enregistrement le CAP (lieu de l’intervention de la BST, NDLR).
16 h 46 et 19 s : Arrivée du véhicule de police
16 h 46 et 29 s : un fonctionnaire de police se dirige à pied vers le groupe d’individus
16 h 46 et 43 s : Le fonctionnaire dirige le groupe à l’arrière du bâtiment
16 h 47 et 35 s : un individu repousse le gardien de la paix
16 h 47 et 50 s : Théo se bat avec les fonctionnaires de police
Le rapport de la police des polices ne précise pas qui a débuté l’altercation.
16 h 47 et 50 s : Le nommé L (Théo) est emmené au sol
16 h 47 et 53 s : un policier utilise le bâton télescopique de défense au niveau des jambes. Utilisation d’un gaz lacrymogène.
16 h 48 et 38 s : Théo est menotté.
16 h 49 et 7 s : Théo L. est au sol.
16 h 53 et 31 s : les fonctionnaires sortent sur le parking.
16 h 53 et 50 s : les policiers et Théo L. montent dans le véhicule
16 h 54 : ils quittent les lieux.