Faire du sport, pratiquer le running, courir un marathon est toujours bon pour la santé. Cependant une étude démontre que la pratique du marathon comporte des risques et peut provoquer des lésions rénales aiguës.
On n’énumérera jamais assez les bienfaits de la course à pied. Mais, de participer à un marathon, soit 42,195 kilomètres peut provoquer des lésions rénales aiguës.
C’est ce que démontre une étude publiée le 28 mars 2017 dans le American Journal of Kidney Diseases.
Informer les populations à risques
Ces résultats visent à alerter les populations à risque, soit ceux qui souffrent d’une maladie rénale, de diabète, d’hypertension. Mais aussi ceux qui prennent des anti-inflammatoires et les personnes les plus âgées comme cette femme de 70 ans qui a couru 7 marathons sur 7 continents en 7 jours ou celle-ci qui a terminé un marathon à l’âge de 90 ans. Ils doivent avoir conscience que faire de la course à pied sur une longue distance peut avoir une incidence sur la santé de leurs reins.
Le docteur Chirag Parikh, professeur de l’école de l’université de Yale qui a mené cette étude explique :
« Il est possible que de courir un marathon induise un stress aigu et qu’il contribue à la progression d’une maladie rénale chronique préexistante. Et c’est là que les coureurs concernés doivent en parler à leurs médecins ou coachs. »
Par ailleurs, selon lui, il est possible de palier à ce probable risque en recevant une information et formation adéquates.
Il développe :
« Je pense que la majorité des coureurs de marathon le font bien parce que les 22 personnes qui ont participé à l’étude avaient une fonction rénale normale. Ils couraient depuis 12 ans en moyenne. »
L’étude s’est attachée aux coureurs qui ont participé en 2015 au Marathon de Hartford dans le Connecticut.
Un jour avant la course, leur urine et leur sang ont été prélevés et analysés au microscope. Ce que les chercheurs ont chercher à étudier c’est le taux de créatinine, un marqueur utilisé pour diagnostiquer les lésions rénales aiguës.
Ensuite, dans les 30 minutes qui ont suivi la course, des échantillons de sang et d’urine ont été à nouveau prélevés et analysés afin de vérifier s’ils présentaient des signes de lésions rénales.
82% des coureurs de marathon présentant des signes de lésions rénales
Au final, ce sont 82% des coureurs qui ont présenté un taux de créatinine anormal.
« Presque tout le monde a eu une augmentation significative de créatinine, ce qui est un indicateur d’inflammation. » a déclaré le docteur Parikh.
Selon les professeurs, les résultats analysés étaient presque équivalents à ceux que l’on pourrait trouver chez des patients traités dans un hôpital et qui reçoivent une médication pouvant avoir une incidence sur le bon fonctionnement des reins. Ou comme un patient qui souffre de complications rénales après une chirurgie cardiaque.
Des lésions, oui, mais temporaires
Environ un jour et demi suivant le marathon, des échantillons ont été à nouveau collecté. En effet, il n’y avait plus de traces de lésions aiguës.
« La bonne nouvelle c’est que nous avons pu confirmer que dès le deuxième jour après la course, les résultats étaient revenus à la normale » déclare le docteur en charge de l’étude.
Un coupable identifié
Selon les chercheurs, la cause potentielle des dommages rénaux liés au marathon pourrait être la hausse de la température corporelle. Lors de la course elle induirait une déshydratation ou une diminution du débit sanguin vers les reins.