La pollution par le charbon est responsable de maladies respiratoires, et de dizaine de milliers de morts prématurés par an dans le monde. Elle est même parfois presque aussi mortelle que les accidents de voiture.
Lorsque le président Donald Trump a annoncé le 1er juin sa décision de retirer les Etats-Unis des accords de Paris sur le climat, il a entre autres argué qu’il était nécessaire d’exploiter les réserves de charbon du pays. Pour les fervents défenseurs de l’environnement, cette prise de position a été considérée comme un revers vis-à-vis des efforts mondiaux tendant à freiner la pollution par les gaz à effet de serre.
Pourtant, entre 7 500 et 52 000 personnes meurent prématurément chaque année aux États-Unis en raison de la pollution atmosphérique, générée par les centrales électriques qui brûlent des combustibles fossiles. C’est à peu près comparable aux 40 000 personnes qui sont décédées dans des accidents de voiture en 2016.
En Europe, les chiffres sont également alertant. Selon Greenpeace, les centrales de charbon seraient responsables de 30 000 morts chaque année. Tous les pays du Vieux Continent sont menacés, qu’ils utilisent le charbon ou pas, en raison de la pollution qui traverse les frontières. Ainsi, la France, qui n’utilise plus les combustibles fossiles au profit du nucléaire, n’est pas à l’abri de ces tueurs de l’ombre. En raison de sa proximité avec l’Allemagne notamment, des nuages de microparticules charbonneuses traversent le Rhin et causent environ 1 400 décès par an, soit presque la moitié du nombre de victimes sur les routes en 2016.
Le charbon est généralement utilisé pour produire de l’électricité. Certaines grandes entreprises ont compris ce problème de santé publique et ont développé des technologies afin de permettre une exploitation plus saine. Southern Company, AEP, NETpower et quelques autres utilisent leur savoir-faire pour réduire au maximum les émissions de charbon. Mais sans consensus national et international pour une réglementation environnementale commune, la pollution continuera son oeuvre destructrice, avec encore plus de décès précoces dans son sillage.