C’était le 27 aout à la sortie d’un Casino, Pierre-Ambroise Bosse, récent champion du monde du 800m, a été victime d’une « sauvage » agression à Bordeaux. Il nous dévoile son visage tuméfié pour interpeller l’opinion.

Bonsoir à tous,
Samedi dernier j’ai été victime d’une violente agression suite à un mouvement de foule.
3 individus m’ont sauvagement agressé.
Les conséquences :
-Multiples fractures au visage
-De nombreux jours d’ITT.
-Un préjudice moral inqualifiable.
Une enquête est en cours.
Pour toutes ces raisons, ma saison s’arrête à compter de ce jour !
Moi qui ai toujours aimé les gens, j’en aime trois de moins aujourd’hui.
PAB

 Pierre-Ambroise Bosse a subi une double fracture faciale et a failli perdre un oeil.

Je veux tourner la page de ce passage à tabac odieux et injuste. Je veux aussi que les gens sachent et voient ce qui m’est arrivé, c’est pourquoi j’ai voulu que VSD diffuse ces photos.

L’histoire que relate Bosse dans les colonnes de VSD :

Je rentre chez moi, je veux dire sur les terres de mon enfance, dans le bassin d’Arcachon, pour y retrouver ma famille et mes amis. Depuis la médaille d’or à Londres, je n’ai pas vraiment eu le temps de souffler, rendez-vous média, obligations à droite, à gauche… Je n’ai pas réellement fêté mon titre avec ceux que j’aime et qui me sont chers. Ce soir-là, j’ai l’esprit fêtard. Je veux sortir, je veux aller faire la fête mais tous mes copains, qui pour la plupart ont des enfants, rechignent un peu. Je pars seul. En passant devant le casino de Gujan-Mestras, je décide d’y faire une virée. Assez courte. En sortant, je me dirige vers la boite de nuit voisine. Là, pareil, j’ai envie de faire la fête. Dans la boite, je suis reconnu. Je mesure ma popularité nouvelle, les gens, les filles, toutes sortes d’admirateurs veulent faire des selfies. On discute, on bavarde, on chambre, tout est parfait mais, à mesure que la soirée avance, la pression autour de moi monte de façon assez flippante. On me bouscule, on me tiraille, on me chahute, on exige de moi. Ça devient un peu lourd, désagréable, je décide de partir. De toute façon, la boite ferme. Il doit être vers les 4 heures du matin.

Pour me donner un peu d’air et m’extirper de cette foule compacte, un peu flippante, je cours jusqu’à ma voiture. Le temps d’ouvrir la portière, de mettre le contact, un petit groupe m’a rejoint et entoure la bagnole. Personne n’est vraiment agressif, tout le monde est sans doute un peu bourré. En tout cas, ils m’empêchent de partir. Je baisse la vitre. Je vanne gentiment et j’enclenche la première. La voiture commence à rouler tout doucement et là… je me prends une vilaine claque en pleine figure. J’ai laissé la vitre ouverte. Je sors, parce que quand même il y a des limites, et je me prends un direct monumental. Je tombe, sonné, je vois des pieds me frapper au visage, une avalanche de coups de pied, un truc de malade. Je m’évanouis.

Je me réveille. Je suis toujours sur le parking, allongé, la gueule en sang. Personne n’a prévenu les secours, ni les pompiers, ni la police. Une connaissance qui est restée là sans intervenir me conduit aux urgences, à la Teste. Il est 5 h 30. Je ne comprends rien à ce qui m’est arrivé.

Je passe un scanner. Pas de lésions cérébrales mais un double fracture faciale : maxilaire et pommette. De nombreuses contusions, des hématomes et la tronche comme dans un étau. J’ai un vieux goût de sang dans la bouche. Six heures après mon admission à l’hôpital mon visage a triplé de volume. Ça n’est pas brillant. Les médecins craignent pour mon œil. Six mois de traitement pour une astigmatie, me dit-on, temporaire. Je rentre chez moi où ma mère et ma sœur me cajolent. Ça a été le plus grand choc de ma vie. Avant cette agression, j’avais l’habitude dire que tout peut s’arrêter du jour au lendemain, ce que je pense profondément. Mais là, je l’ai vécu. Ce passage à tabac est d’autant plus injuste que je n’ai rien fait, ce n’est pas de ma faute, je n’ai aucune responsabilité dans ce qui s’est passé. C’est une parfaite injustice, une atteinte à la dignité humaine.

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