Un homme a passé 17 ans en prison, pour un crime commis par une personne qui lui ressemblait à s’y méprendre. Aujourd’hui, il réclame 1,1 millions de dollars à l’État américain.
En 1999, Richard Jones s’est rendu à une fête à Kansas City, en compagnie de sa famille et de ses amis. À quelques kilomètres de là, un homme nommé Richard Amos (ou « Ricky ») a tenté d’arracher le sac d’une femme sur le parking d’un supermarché. Ayant échoué, il a fini par s’emparer de son téléphone, puis s’est enfui.
Il s’en est ensuivi un déferlement de témoignages, émanant de la victime et des témoins. Certes, le forfait s’était déroulé rapidement sous leurs yeux, mais ils ont été capables de le décrire. Selon le Washington Post, « c’était un homme mince, avec la peau claire ou de type hispanique, et des cheveux sombres. »
Cela a suffi pour faire arrêter Richard Jones, puis l’année suivante, il a été reconnu coupable de vol qualifié et condamné à 19 ans de prison. Une peine lourde, bien qu’il n’ait cessé de clamer son innocence, et qu’aucune preuve génétique n’ait appuyé les accusations portées contre lui. Son procès s’est basé uniquement sur les déclarations des témoins.
Une ressemblance physique troublante
C’est pendant son séjour en prison qu’il a appris par ses codétenus qu’il avait en réalité un sosie. L’un d’eux lui a même raconté :
« Tu étais à la cafétéria, et tu ne m’as pas dis bonjour. »
Troublé, Richard Jones en a immédiatement informé son avocate, Alice Craig, du Projet Innocence (une organisation qui se consacre à faire sortir les innocents de prison). Après une petite enquête, elle a découvert l’existence de Richard « Ricky » Amos.
Bien que Richard Jones et Richard Amos ne se soient jamais croisés dans le centre pénitentiaire, tout, pourtant, les rassemble. Ils ont les mêmes yeux, le même nez, le même teint, la même chevelure tressée. Ils auraient pu être de parfaits jumeaux !
L’affaire a été rouverte, et lorsqu’on a montré aux témoins les photos des deux hommes côte à côte, ils n’ont pu déterminer lequel avait commis le crime. Le juge a finalement levé la condamnation, et a ordonné la libération de Richard Jones en 2017.
L’homme de 42 ans a passé 17 ans en prison. Il n’a pas vu ses enfants grandir, et n’a pas assisté à la naissance de ses petits-enfants.
Rien, bien sûr, ne pourra lui rendre toutes ces années perdues en prison. Une indemnisation pourrait toutefois être une compensation, et il demande environ 65 000 dollars pour chaque année d’incarcération injustifiée.
Quant à Richard Amos, il réfute toujours sa culpabilité. Mais de toute façon, il ne peut plus être poursuivi. Les faits sont déjà prescrits.