
De nombreux retraités bénéficient de l'allocation vieillesse. Mais alors, pouvez-vous perdre votre droit à l'Aspa à cause de votre Livret A ?
En France, l’allocation de solidarité aux personnes âgées, plus connue sous le nom d’allocation vieillesse ou minimum vieillesse, vise à garantir un revenu minimal aux retraités disposant de faibles ressources. Mais, vous pourriez la perdre à cause du Livret A.
Allocation vieillesse : une mesure qui remonte à très loin
Créée après la Seconde Guerre mondiale, l’allocation vieillesse s’adresse aujourd’hui aux personnes âgées de 65 ans et plus (ou 62 ans en cas d’inaptitude au travail). Notamment ceux qui résident de façon stable et régulière en France.
L’allocation vieillesse n’est pas une retraite, mais une aide sociale financée par l’État. Elle vient compléter les faibles pensions de retraite pour atteindre un seuil de revenu jugé décent.
Depuis 2006, ce dispositif a fait l’objet d’une intégration dans l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées), plus lisible et harmonisé. Le montant de l’allocation dépend des ressources du bénéficiaire, qu’il vive seul ou en couple.
En 2025, le plafond de ressources pour percevoir l’Aspa se voit fixé à environ 1 012 € par mois pour une personne seule. Et 1 571 € pour un couple.
De plus, si les revenus mensuels sont inférieurs à ces montants, l’allocation vient les compléter pour atteindre ce niveau. Par exemple, si une personne ne perçoit que 600 € de retraite, elle peut recevoir jusqu’à 412 € d’Aspa pour atteindre les 1 012 € mensuels.
L’allocation se voit ainsi versée chaque mois par les caisses de retraite (Cnav, MSA, etc.). Et, elle doit se voir demandée car elle n’est pas automatique.
Voici comment en bénéficier
Le dossier prend en compte les revenus de toutes sources : retraites, revenus fonciers, aides financières, etc. Les biens immobiliers ou placements se voient également évalués pour déterminer l’éligibilité.
Mais il faut aussi savoir qu’à la différence d’une pension de retraite, l’Aspa est récupérable après le décès du bénéficiaire. Et ce, si la succession dépasse un certain montant (environ 39 000 € en 2025).
Cela signifie que l’État peut réclamer le remboursement de l’argent versé sur l’actif successoral. Afin de préserver l’équité entre bénéficiaires et contribuables.
Malgré cela, l’Aspa reste un filet de sécurité indispensable pour des centaines de milliers de seniors en France. Souvent isolés et sans ressources suffisantes.
Elle témoigne de la volonté de garantir un minimum vital à toutes les personnes âgées. Dans un pays où le vieillissement de la population soulève des enjeux sociaux majeurs.
Sachez que l’allocation de vieillesse peut se voir suspendue si des éléments non déclarés se voient découverts par l’administration. Un retraité des Hautes-Alpes, a témoigné dans Notre Temps.
Allocation vieillesse : attention à bien déclarer votre Livret A
Âgé de 72 ans, ce retraité vivant à Chorges (Hautes-Alpes) percevait depuis cinq ans l’Aspa, donc 500 euros par mois en complément d’une petite retraite de 680 euros. Mais tout a basculé récemment.
La Carsat (Caisse d’assurance retraite et de santé au travail), chargée de la gestion de cette aide, a découvert l’existence d’un Livret A non déclaré. Sur lequel étaient déposés plusieurs milliers d’euros issus de la vente d’un bien immobilier.
Cet argent mis de côté pour soutenir les études de ses enfants, n’était pas destiné à sa consommation personnelle. Estimant qu’il ne s’agissait pas de ressources disponibles, le retraité n’avait pas jugé utile de le mentionner dans sa demande d’allocation.
Une omission que l’administration considère pourtant comme une infraction — qu’elle soit volontaire ou non. Le Livret A se voit considéré comme un élément du patrimoine devant obligatoirement se voir déclaré dans le cadre d’une demande d’Aspa.
La législation impose en effet de mentionner toutes les sommes placées sur des livrets d’épargne. Et ce, quelle qu’en soit l’origine ou la finalité.
Ces informations permettent à la Carsat d’évaluer l’éligibilité du demandeur. Et un montant important placé sur un compte peut suffire à remettre en cause le droit à l’aide.
Dans le cas de ce retraité, l’omission a entraîné la suppression pure et simple de l’Aspa. Mais également une demande de remboursement de l’argent versé depuis le début de l’aide.
Soit 5 941 euros à rembourser, par mensualités de 60 euros jusqu’en 2032. Ce cas rappelle à quel point la transparence dans la déclaration de ressources est cruciale lorsqu’on sollicite une aide comme l’allocation vieillesse.