Allocations chômage: ces demandeurs d'emploi vont voir leur indemnité baisser en 2025

Les allocations chômage sont touchées par des millions de personnes. D'ailleurs, en 2025, nombre d'entre eux verront leur indemnité baisser.

En 2024, le chômage en France reflète les dynamiques complexes du marché du travail. Selon les données récentes, le taux de chômage oscille autour de 7,2 %, ce qui marque une baisse par rapport aux années précédentes, mais l’année 2025 sera différente.

Les allocations chômage en 2024

Les critères d’accès à l’allocation chômage ont subi des modifications. En effet, le 1ᵉʳ juillet dernier, une annonce du ministère du Travail a été faite.

Avant cette date, le ministère émettait un décret visant à encourager le plein emploi. Et à faciliter le retour rapide à l’emploi des personnes bénéficiant d’indemnités de chômage.

Suite à l’impasse des négociations entre les employeurs et les syndicats sur les questions liées à l’emploi des seniors et aux conditions de travail il y a environ deux semaines, le gouvernement a donc repris le contrôle. La définition des règles de l’allocation chômage évolue.

Depuis février 2023, la durée d’indemnisation a donc été réduite de 25 % pour les nouveaux bénéficiaires. Et ce, en raison de la baisse persistante du taux de chômage en France, actuellement à 7,5 %.

Cette réforme fait donc suite à une précédente lancée en 2019 et pleinement mise en œuvre fin 2021. Elle avait déjà resserré les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, en particulier ceux alternant entre périodes d’emploi et d’inactivité.

Sans attendre l’issue des discussions sur l’emploi des seniors, le Premier ministre Gabriel Attal avait dès janvier exprimé sa volonté d’approfondir la réforme de l’allocation chômage. En mars, il avait annoncé vouloir avoir défini les paramètres de cette réforme d’ici l’été.

Attention si vous allez à l’étranger

Depuis des années, des milliers de Français choisissent de percevoir leurs allocations chômage ailleurs qu’en France. Parfois, ces derniers choisissent de partir vivre en Espagne.

Cette pratique, bien sûr, n’est en aucun cas légale. En effet, au mois de mai 2023, l’ancien ministre Gabriel Attal, en charge du budget, avait présenté sa feuille de route pour renforcer les dispositifs de lutte contre la fraude.

Ce dernier avait ainsi rappelé que frauder, c’est voler. Cette fraude représente un montant significatif pour les finances publiques : en 2022, la fraude aux prestations sociales (RSA, Caf, etc.) se voulait estimée à 351 millions d’euros.

Cette somme se voyait donc en partie due à ceux qui résident à l’étranger tout en continuant de bénéficier des aides françaises. Le magazine Equinox a partagé le témoignage de Théotime, 25 ans, originaire de Lyon, qui a décidé de braver les interdits.

Après un burn-out, il a décidé de quitter son emploi à Paris en janvier 2023. Ce dernier décide de partir en voyage pendant six mois tout en percevant l’ARE (aide au retour à l’emploi), mais sa conseillère de France Travail a vu ses publications sur les réseaux sociaux et il a donc été radié.

Les règles changent pour les allocations chômage en 2025

L’accord signé jeudi dernier entre les syndicats et le patronat introduit donc des modifications majeures dans l’assurance chômage. Avec de nouvelles règles d’indemnisation qui entreront en vigueur le 1er avril prochain.

L’objectif est donc de réaliser 440 millions d’euros d’économies annuelles grâce à cette réforme. Les travailleurs frontaliers dans le collimateur.

Parmi les principales mesures, les travailleurs frontaliers figurent en tête des bénéficiaires impactés. Actuellement, leurs allocations chômage se voient calculées sur la base de salaires souvent élevés. Bien qu’ils ne cotisent pas au régime français.

Selon Jean-François Foucard, secrétaire national du syndicat CFE-CGC, cela représenterait près de 9 milliards d’euros de coût pour l’Unédic sur une décennie. Soit environ 800 millions d’euros par an.

Pour corriger cette situation, un coefficient réducteur sera donc appliqué dès l’an prochain. Celui-ci ajustera les indemnités des travailleurs frontaliers. En fonction du niveau de vie en France, permettant d’économiser 250 millions d’euros par an.

France Travail orientera ces demandeurs d’emploi vers des postes en France. Et ce, même si les salaires proposés se disent inférieurs à ceux perçus à l’étranger.

À partir du 1er avril 2025, le calcul des indemnités des allocations chômage se basera sur 30 jours calendaires par mois, au lieu des jours travaillés. Cette modification réduira les indemnités de 5 à 6 jours par an pour tous les bénéficiaires.

Les bénéficiaires âgés de plus de 50 ans, longtemps considérés comme une catégorie protégée, se verront également affectés. Les bornes d’âge pour bénéficier d’une indemnisation prolongée se voient décalées de deux ans, en cohérence avec le report de l’âge légal de la retraite à 64 ans.