Avis à ceux qui ont les allocations chômage. Cette nouvelle loi du gouvernement pourrait empêcher bon nombre d'entre vous d'en bénéficier.
Les allocations chômage sont disponibles à toute personne qui termine un CDD ou qui se fait licencier. En revanche, une nouvelle loi votée par le gouvernement pourrait redistribuer les cartes…
La courbe du chômage baisse en France
C’est une bonne nouvelle dont s’est félicitée le gouvernement. Selon les derniers chiffres publiés par l’Insee, le 14 février, le taux de chômage est en baisse.
En se basant sur l’ensemble de la population active en France au quatrième trimestre 2022, le chômage est donc en très légère baisse de 0,1 point. La France compte ainsi 2,2 millions de chômeurs.
C’est donc 45 000 de moins que le trimestre précédent. La statistique a été aussitôt relayée par le parti d’Emmanuel Macron, qui s’est réjoui sur les réseaux sociaux.
Le mari de Brigitte Macron a écrit ceci : « Le chômage est au plus bas depuis 40 ans ». Un résultat « historique » que le politicien a illustré par un graphique ne commençant pas en 1982, mais en 2014.
Tout juste après lui, Elisabeth Borne a également partagé cette « bonne nouvelle », avec une formule bien différente. « Le chômage est à son niveau le plus bas pour la deuxième fois depuis 40 ans », a ainsi tweeté la Première Ministre.
Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste dans un cabinet d’audit, de conseil et d’expertise comptable a confié à France Info que ces chiffres étaient corrects. En revanche, il ne s’agit pas du niveau le plus bas observé depuis 40 ans.
Des chômeurs de moins en moins nombreux
En atteignant 7,2% au quatrième trimestre 2022, le taux de chômage a ainsi retrouvé un niveau qu’il n’avait plus connu depuis le premier trimestre 2008. C’était donc il y a 14 ans.
En 2020, le taux de chômage en France était descendu à 7,1%, au deuxième trimestre 2020. À cette époque, la France subissait de plein fouet l’épidémie de Covid-19. Confinement oblige, de nombreux Français avaient arrêté de chercher du travail.
Ils quittaient donc les rangs des demandeurs d’emploi comptabilisés par l’Insee. La formulation employée par Emmanuel Macron et par Elisabeth Borne est donc juste, mais pas exacte.
De son côté, Olivier Dussopt a donc commis une maladresse en disant que le « taux de chômage était le plus bas depuis quarante ans ».
Quoi qu’il en soit, les personnes qui sont au chômage, ou qui le seront prochainement devront faire attention. En effet, une nouvelle loi va rendre les conditions d’attribution beaucoup plus dures qu’auparavant.
Les nouvelles règles de l’allocation chômage
Cette année, de nombreux changements dans les règles d’attribution du chômage vont entrer en vigueur. Outre sa revalorisation au mois d’avril 2023, son mode de fonctionnement va changer.
Désormais, la durée d’indemnisation dépendra de la situation économique en cours. Pour les nouveaux demandeurs d’emploi à partir, leur indemnisation sera liée aux opportunités du marché du travail.
S’ils sont favorables, leur durée d’indemnisation sera donc réduite de 25%. En revanche, si la situation économique n’est glorieuse, ils conserveront la durée initiale de leur allocation.
Et ce n’est pas tout ! Sachez que les allocations chômage pourront même se voir supprimées. Dorénavant, les salariés qui abandonnent leur poste sans motif légitime ne pourront plus prétendre à une allocation chômage.
Cette mesure a été instaurée par le projet de loi de l’Exécutif en date du 21 décembre 2022. Selon cette loi, ces salariés seront considérés comme démissionnaires, à moins qu’ils ne puissent justifier leur absence.
Jusqu’à présent, l’abandon de poste donnait droit à des indemnités de chômage une fois que le salarié s’inscrivait au Pôle Emploi. Selon une étude publiée par la DREES, les abandons de poste sont le principal motif de licenciement pour faute grave ou lourde au premier semestre 2022.