L’usine Arcelor Mittal Florange est de nouveau au centre de l’actualité après qu’un chauffeur ait révélé avoir déversé d’énormes quantités d’acide dans la nature.
Arcelor Mittal Florange à nouveau dans l’œil du cyclone
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe : un chauffeur ayant travaillé pour le compte de l’usine sidérurgique affirme avoir déversé de grandes quantités d’acide… avec l’accord des salariés.
De son côté l’usine Arcelor Mittal de Florange affirme que tout était en règle, et qu’aucun risque environnemental ou sanitaire n’était à craindre. Bien évidemment, la direction régionale de l’environnement à ouvert une enquête suite à ces troublantes révélations.
Durant trois mois, ce chauffeur intérimaire travaillant pour le compte de Suez RV Osis Industrial Cleaning, sous-traitant de l’usine sidérurgique, affirme dans une vidéo édifiante avoir déversé des centaines de mètres cubes d’acide en pleine nature.
Sous couvert d’anonymat, l’homme affirme que les employés de l’usine Arcelor Mittal fermaient volontairement les yeux et lui donnaient accès à la décharge, alors que la matière qu’il transportait s’avérait hautement polluante et aurait du être préalablement traitée et recyclée.
Durant cette séquence vidéo de moins de 2 minutes capturée avec son son smartphone, l’homme filme un liquide épais et fluorescent qui se répand sur le sol de cette décharge à ciel ouvert et commente :
« Et voilà comment on recycle les déchets à Florange chez Arcelor, on balance de l’acide en pleine nature. Pas loin des bois, pas loin des habitations. »
Un témoignage absolument édifiant
Le chauffeur a expliqué avoir déversé quotidiennement (et durant 3 mois) environ 28 mètres cubes de substance hautement toxique. Interrogé par les médias locaux, il a précisé :
« Je transportais l’acide usagé. Normalement je devais le ramener dans un centre de recyclage à Maloncourt. Mais on me disait de charger l’acide et d’aller au crassier, avec la complicité de salariés d’Arcelor qui me donnaient les bons (de livraison) eux-mêmes. »
« Les bons n’indiquaient pas que c’était de l’acide. Ils indiquaient seulement que c’était de la boue de fer ou de la boue d’épuration. J’arrivais à Florange, à la cokerie, au PC sécurité, et là je me retrouvais dans un crassier à brancher mes tuyaux et déverser mon chargement en pleine nature, directement au sol. Les rochers éclataient à cause de l’acidité du produit. »
« Le soir je rentrais avec les yeux rouges tous les jours pendant la période d’hiver, les trois mois où j’ai bossé en intérim. J’avais pour consigne de ne pas tout déverser au même endroit pour ne pas défoncer la nature »
Après s’être confié à l’un des pompiers travaillant sur le site d’Arcelor Mittal Florange, le chauffeur a été licencié pour rupture de discrétion commerciale et se retrouve aujourd’hui au chômage.
La direction du site se montre pour l’heure sereine et affirme que tout était en règle et qu’il n y a aucun risque environnemental ou sanitaire pour les populations, parlant « d’une erreur ou peut-être d’un acte isolé et ponctuel. »
L’entreprise a ouvert une enquête interne, la CGT d’Arcelor Mittal réclame une expertise indépendante, et la direction régionale de l’environnement en a ouvert une autre afin de vérifier la traçabilité des déchets.