Arte lance Berlin 56, une série féministe après-guerre sur fond de rock’n’roll

Une mini-série débarque sur Arte les jeudis 6 et 13 avril. Intitulée Berlin 56, elle offre un portrait touchant de la génération de l’après-guerre qui tente de panser ses blessures et de se tourner vers l’avenir, sur fond de musique rock.

La trame de Berlin 56 se déroule dans l’Allemagne de l’après-guerre, et cinq ans avant la construction du mur. En 1956, le pays est en pleine reconstruction et les Allemands tentent de revenir à une vie normale. On se plaisait d’ailleurs à dire à l’époque wir sind wieder wer ou nous sommes redevenus quelqu’un.

Cette année-là, Caterina Schoellack dirige une école de bonnes manières et de danse de salon à Berlin-Ouest. Elle a particulièrement pris le rock’n’roll en horreur, ce rythme endiablé qui fait fureur chez les jeunes. Lorsqu’elle découvre que Monika, la cadette de ses trois filles, le danse en secret, elle tombe des nues. Mais Caterina Schoellack n’est pas sans reproches non plus.

Monika va finir par apprendre, horrifiée, que l’école avait été autrefois la propriété d’une famille juive morte dans les camps de concentration et que sa mère en a obtenu la gérance grâce à des faveurs accordées à un dignitaire nazi.

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L’ambiance puritaine et rigide de l’époque, résultant de nombreuses années de dictature, est parfaitement incarnée par Caterina Schoellack. La mère élève ses filles avec une discipline presque militaire, très attachée aux convenances. Monika, quant à elle, découvre à travers le rock’n’roll les hommes, le sexe et les réalités de sa condition de femme dans cette Allemagne encore chancelante, qui tente de se déculpabiliser des horreurs de la guerre.

Contrairement à ses sœurs Helga et Eva qui rêvent d’un mariage d’amour mais policé, son seul désir est de disposer librement de son corps. Dans cette fiction, le rock’n’roll devient un symbole féministe. Cette danse offre en effet une synergie parfaite entre l’homme et la femme où chacun, selon son tour, prend le dessus l’un sur l’autre. Monika y voit non seulement un moyen de s’amuser, mais également un repère à contre-courant des valeurs prêchées par sa mère.

Elle va comprendre, grâce à cette musique, le véritable sens de sa vie.