Près d’un quart des parisiens souffrent des nuisances sonores. La ville sera bientôt équipée d’un bitume anti-bruit et anti-chaleur pour y remédier. On vous explique comment ça marche.
Paris en guerre contre les nuisances sonores
Pour lutter contre la pollution sonore, la ville de Paris va expérimenter l’année prochaine un bitume anti-bruit et anti-chaleur, qui atténueront à la fois le bruit généré par la circulation, et rafraîchira l’air.
Le coût global de cette expérimentation est évalué à près de 3 millions d’euros, et le projet étudiera trois formules innovantes de bitumes possédant à la fois des propriétés phoniques et thermiques ainsi qu’une bonne durabilité.
Pour l’heure, le site de l’avenue du Général-Leclerc situé dans le 14ème arrondissement de Paris a été retenu pour bénéficier de cet enrobé bitumeux innovant, et deux autres sont actuellement à l’étude.
Chacune de ces expérimentations portera sur une longueur de 400 mètres, soit 1,2 kilomètre de revêtement au total.
Comme l’observe Célia Blauel, adjointe Europe Écologie en charge de l’environnement :
« La pollution sonore est un vrai problème de santé publique. Environ 22% des parisiens sont concernés par le bruit, principalement issu du trafic routier. Quant au réchauffement climatique, une étude parue cette semaine montre que les villes les plus denses connaîtront une hausse de températures jusqu’à 8 degrés d’ici à 2100 si rien ‘est fait. »
Le bitume anti-bruit et anti-chaleur, comment ça marche ?
Un revêtement ou bitume « phono-absorbant » piège les sons alentours. Contrairement à un bitume ordinaire, sa surface n’est pas lisse mais poreuse et se compose de micro-interstices. Les ondes sonores se retrouvent donc piégées dans ces minuscules trous.
Comme les ondes sonores ne sont pas réfléchies par la surface, le bruit est grandement atténué. Pour une efficacité accrue, le revêtement doit être à la fois perméable à l’air (donc au bruit), et imperméable à l’eau.
En limitant ainsi les colmatages de ces minuscules interstices, le bruit se retrouve piégé.
Ce bitume d’un genre nouveau devrait faire baisser les nuisances sonores d’au moins 50%, en réduisant notamment le bruit généré par le contact des pneus avec la chaussée (voir schéma ci-dessus).
Il pourra aussi atténuer l’effet des îlots de chaleur urbains. Sa couleur et sa micro-granularité permettront de retenir un film d’eau qui rafraîchira l’air en s’évaporant, après arrosage de la chaussée avec de l’eau non-potable.