Que se passe t-il quand une femme seule marche dans la rue et tout particulièrement dans les rues du Caire ? C’est cette question que se sont posées deux femmes en tournant en caméra cachée pour un documentaire sur le harcèlement sexuel.
Tinne Van Loon et Colette Ghunim se sont intéressés au harcèlement sexuel et ont voulu vérifier certaine histoires où des femmes étrangères et égyptiennes étaient confrontées au harcèlement au Caire. Elles ont donc élaboré une caméra cachée sur le pont Kasr El-Nil. Colette Ghunim faisait semblant de parler au téléphone tout en marchant. En fait, elle filmait et inclinait le téléphone en direction du regard des hommes.
La tenue qu’elle portait ne pouvait en aucun cas être classée comme affriolante (longue jupe, t-shirt et cardigan).La vidéo montre de manière édifiante le comportement des hommes à l’égard des femmes. La musique de fond traite du harcèlement sexuel et se nomme « Flirt oui, harcèlement non » par Sadat & Fifty.
Les deux femmes précisent que lors de l’enregistrement, il y avait de nombreuses paroles et sifflements qui donnent encore plus de crédits à ce mini documentaire. Difficile alors pour une femme seule de se promener dans les rues du Caire sans se sentir oppressée ou mal à l’aise. Elle devient vite un objet de fantasmes plutôt qu’une personne humaine.
Pourtant, j’ai essayé de porter une tenue neutre, pas provocante : une longue jupe et un cardigan.
Malheureusement, on n’a pas pu vraiment entendre les commentaires des hommes parce que, comme je faisais semblant de discuter au téléphone, ils étaient couverts par ma voix. Sur la vidéo, nous avons donc mis une chanson populaire contre le harcèlement, « A3akes Ah At7rash La2 » (« Draguer oui, harceler non »).
Un documentaire plus important est prévu par les deux femmes toujours sur le thème du harcèlement sexuel en Egypte.
Une expérience similaire avait été réalisée dans les rues de Bruxelles où une femme subissait de nombreux regards et des insultes.