Le taux de natalité est en baisse en France. Raison pour laquelle la CAF mise sur un chèque Tinder pour relancer les naissances.
Et si la CAF vous proposait de l’argent pour enfanter ? Face au recul du nombre de naissances, le gouvernement planche sur un « chèque Tinder ».
La CAF et ses aides pour les parents
En 2024, les aides de la CAF ont fait l’objet d’une revalorisation, avec une attention particulière portée au Complément de libre choix du mode de garde (CMG). Ce dernier a bénéficié d’une augmentation significative.
En effet, depuis avril 2024, la CAF a révisé à la hausse les montants de ses principales allocations. Une nouvelle bienvenue pour les bénéficiaires qui luttent contre la hausse des prix.
Cette augmentation se veut ainsi particulièrement bénéfique pour les foyers à faible revenu qui dépendent de ces aides pour subvenir à leurs besoins essentiels. La Prime de naissance, désormais fixée à 1 066,30 euros, est une aide cruciale pour les futurs parents.
La prime à l’adoption a aussi été revalorisée à 2 132,58 euros pour l’adoption d’enfants de moins de 20 ans. De plus, l’allocation de base a été portée à 193,30 euros à taux plein et à 96,66 euros à taux partiel.
Depuis avril 2024, l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) se veut ainsi fixée à 149 euros par mois. L’allocation de soutien familial, le RSA, et d’autres aides destinées aux personnes handicapées ont également été augmentés.
Elles témoignent ainsi de l’engagement de la CAF à soutenir les familles et les individus en difficulté financière. Le Complément de libre choix du mode de garde (CMG) connaît une hausse de 15 à 20 euros par mois, soit plus de 200 euros par an.
Des aides accessibles à tous
Pour les assistantes maternelles ou les gardes à domicile, l’augmentation varie de 8,81 euros à 23,28 euros par mois. Les parents utilisant des crèches verront une hausse de 11,74 euros à 17,61 euros par mois.
Les micro-crèches et autres services de garde bénéficient donc également de cette revalorisation. Pour un enfant de trois ans, l’augmentation peut aller de 30,81 euros à 42,55 euros par mois.
Ces revalorisations, effectives dès le 1ᵉʳ avril 2024, visent donc à alléger les dépenses des familles liées à la garde des enfants. Ces revalorisations de la CAF apportent un soutien financier crucial aux familles confrontées à l’inflation et aux coûts croissants.
Pour autant, la CAF fait face à un problème de taille : le nombre de naissances baisse sur le territoire. Un constat terrible qui amène le gouvernement à se remettre en question.
Si cette situation peut paraître anecdotique, elle inquiète au sommet de l’État en raison de ses conséquences sur la natalité. En janvier 2024, Emmanuel Macron a même évoqué la nécessité d’un « réarmement démographique ».
Julien Damon, enseignant à Sciences Po et à HEC, publiera le 30 août prochain son enquête approfondie sur ce phénomène dans un livre intitulé Les batailles de la natalité. Lors d’un entretien avec L’Express, il a partagé quelques réflexions originales sur le sujet.
Un « chèque Tinder » à l’initiative de la CAF ?
La natalité en France connaît un déclin depuis une dizaine d’années. Bien que la situation ne soit pas la plus préoccupante au sein de l’Union européenne, la baisse démographique soulève des questions.
Le nombre de naissances annuel est passé de 800 000 à 700 000 en une décennie, et le taux de fécondité stagne à 1,7 enfant par femme malgré une immigration significative. « C’est un affaissement, pas un effondrement », avoue le spécialiste.
Un sondage Ifop de 2023 révèle que les principales raisons évoquées par les Français pour expliquer ce recul sont le désaccord du partenaire ou le célibat, la disponibilité et les coûts des modes de garde. Pour Julien Damon, l’intervention de l’État doit aller plus loin.
Il suggère que les pouvoirs publics investissent dans le domaine matrimonial pour stimuler la natalité. Il propose d’aider les célibataires à se rencontrer. Et de soutenir les parents seuls dans la reconstruction de leur vie familiale.
Le sociologue avance donc des idées telles que la création d’un France Travail de l’amour pour compléter les services existants comme les sites de rencontres. Après les chèques vacances, pourquoi pas des chèques Tinder distribués par la CAF ?