Canal+ veut forcer NordVPN et d'autres VPN à quitter la France

Canal+ souhaite lutter contre les VPN. En effet, l'entreprise mène un combat sans merci pour lutter contre le piratage de ses programmes.

Le piratage des programmes TV et des services de streaming est un enjeu majeur pour les entreprises du secteur audiovisuel, dont Canal+. L’entreprise entend bien passer la seconde en éjectant NordVPN.

Canal+ : le piratage de ses programmes est un fléau

Canal+, leader du marché de la télévision payante en France, a vu ses contenus, notamment des films, séries et événements sportifs, être largement diffusés de manière illégale sur internet. Face à cette situation, le service de streaming se batte sur plusieurs fronts.

Et ce, pour contrer ce phénomène et protéger leurs contenus. Le piratage de contenus audiovisuels est un phénomène mondial, dont la France est l’un des épicentres.

Selon une étude de l’Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet), le piratage vidéo reste élevé en France. En particulier pour les séries et les événements sportifs.

Dont la diffusion illégale par des sites de streaming et de téléchargement non autorisés génère des milliards de pertes pour l’industrie audiovisuelle. En 2022, le piratage des films et des séries a encore pris de l’ampleur.

Avec une explosion des vues sur des plateformes illégales. Comme celles qui diffusent les matches de football en direct sans autorisation.

Canal+, qui diffuse une grande partie des grands événements sportifs français (football, rugby, etc.), ainsi que des films et des séries exclusives, est particulièrement vulnérable face à ces pratiques. La plateforme perd des abonnés.

Des mesures pour lutter contre le piratage

Mais également des revenus significatifs issus des droits de diffusion de ses contenus. Canal+ a mis en place une série de stratégies visant à limiter les risques et à protéger ses droits.

Parmi les moyens utilisés, Canal+ s’appuie sur des technologies de détection de contenu illégal. Par exemple, elle collabore avec des sociétés spécialisées dans la surveillance de l’utilisation des programmes diffusés.

Ces entreprises scannent le web pour repérer les flux piratés et les supprimer, tout en identifiant les réseaux de diffusion. Canal+ a également développé des systèmes de cryptage sophistiqués pour rendre plus difficile l’accès non autorisé à ses contenus.

Ces mesures sont renforcées par des technologies de watermarking (filigrane numérique). Ce qui permet de tracer la source exacte d’un piratage, afin d’identifier les abonnés qui diffusent illégalement leurs programmes.

Ces techniques, bien qu’efficaces, ne suffisent pas à éliminer complètement le piratage. Car les pirates trouvent toujours de nouvelles méthodes pour contourner les protections.

Une autre arme utilisée par Canal+ et d’autres services de streaming dans la lutte contre le piratage est la voie judiciaire. En 2021, la chaîne a remporté plusieurs victoires juridiques contre des sites de streaming illégaux.

Canal+ : NordVPN pourrait disparaître du territoire

NordVPN, ExpressVPN, Surfshark… Ces noms sont des références incontournables dans le domaine des VPN. Il n’est donc pas surprenant que leur éventuelle sortie du marché français fasse grand bruit, comme l’indique TorrentFreak.

Selon eux, la LFP (Ligue de Football Professionnelle) et la plateforme Canal+ seraient responsables de cette situation. Ils ont attaqué plusieurs fournisseurs en justice dans le cadre de leur lutte contre les IPTV illégales.

Il y a quelques semaines, la LFP et Canal+ ont décidé d’attaquer directement les fournisseurs de VPN. Qu’elles considèrent responsables de faciliter l’accès aux contenus piratés et de contourner les géoblocages.

Bien que les VPN soient parfaitement légaux en France, certaines zones grises existent concernant leur utilisation. L’IPTV illégale gagne de plus en plus en popularité, notamment chez les jeunes.

Certains de ces fournisseurs ont d’ores et déjà menacé de quitter la France. Selon Christian Dawson, cette mesure potentielle pourrait obliger les entreprises à choisir entre se conformer à des décisions contraires à leur objectif ou quitter le marché.

Il rappelle que cette situation s’est déjà produite en Inde et au Pakistan. Où des fournisseurs de VPN ont simplement cessé leurs activités.

Christian Dawson conclut en affirmant que de telles décisions judiciaires ont plus d’effets négatifs que positifs. Non seulement elles ne luttent pas efficacement contre le piratage, mais elles ne s’attaquent pas aux véritables responsables.