Jugés trop coûteux ou pas assez rentables, des jeux à gros budget passent parfois à la trappe pour d’obscures raisons. Avec l’essor du marché du jeu sur smartphones et tablettes, la compétition devient rude, et pour sortir son jeu il faut disposer d’un solide CV vidéo-ludique quand on est développeur.
Aujourd’hui les éditeurs souhaitent prendre le moins de risques possibles. Cela se traduit bien souvent par des jeux repoussés pour atteindre les standards visés initialement, ou une politique de recyclage d’une génération de console à l’autre, avec par exemple l’étiquette « HD » ou « Remastered » qui vient se greffer au titre du soft. Ces polissages demandent en effet peu de moyens et concernent souvent des best-sellers, ce qui leur assurent un volume de ventes plus qu’honorable.
On a sélectionné quelques uns de ces jeux très prometteurs qui ne virent jamais le jour.
The Getaway 3 – PS3
La série The Getaway s’était faite connaître sur PS2. Développé par la Team Soho, et édité par Sony, le jeu était censé rivaliser avec le mastodonte de Rockstar : GTA III. Dans un Londres virtuel très bien réalisé pour l’époque, vous étiez lâché en pleine guerre de gangs.
Le jeu alternait donc les phases de conduite/liberté en ville, avec des missions très scénarisées ou filatures et gunfights étaient votre pain quotidien. Plus réaliste que son glorieux modèle, The Getaway eut le droit à un second volet toujours sur PS2 et un spin-off sur PSP, pas très bien reçus par la critique d’ailleurs.
Retour en 2006 avec la vidéo ci-dessous, démonstration technique de l’ère PS3 qui vous présentait ce que devait être The Getaway 3. Le jeu fut purement et simplement annulé, et c’est bien dommage, on aurait aimé visiter tous les recoins de la capitale anglaise.
Eight Days – PS3
Eight Days était lui aussi une démonstration technique vantant la puissance de la PS3. Il prenait la forme d’un jeu de tir à la 3ème personne. Il était prévu que l’histoire principale se déroule sur 8 jours, dans 8 états différents des Etats-Unis. Le joueur pouvait choisir entre 2 personnages, un bon et un mauvais, dont les aventures s’entrecroisaient au fil de l’intrigue principale.
Un système de « temps réel » était prévu (si vous jouiez au jeu en rentrant le soir, il faisait nuit aussi dans le jeu). Le soft mettait en avant des fonctionnalités qui firent les beaux jours des consoles PS3 et 360 : un système de couverture dynamique, et un scénario rythmé façon série TV. Il fut annulé, car trop coûteux selon Sony.
Redwood Falls – PS3/360
Redwood Falls était un jeu de tir à la première personne avec des éléments hérités du genre survival-horror. Il présentait quelques caractéristiques innovantes pour l’époque (2007) comme la destruction totale des environnements par le feu, ou des événements non scriptés comme l’apparition ou les réactions des ennemis purement aléatoires.
Redwood Falls était aussi doté d’un gameplay mêlant survie et exploration. Annulé au bout de 4 mois de développement, le jeu finit aux oubliettes. La vidéo ci-dessous vous présente ce que le jeu aurait pu être.
Faith and a .45 – PS3/360
L’équipe de Deadline Games était basée au Danemark. Son principal fait d’armes était la publication de Total Overdose, un jeu d’action façon GTA sorti notamment sur Ps2. Disposant d’un univers et d’une galerie de personnages totalement déjantés, le jeu connut un succès honnête à sa sortie.
Faith and a .45 était en quelque sorte sa suite spirituelle. Dans un road-trip façon Bonnie and Clyde complétement barré, vous parcouriez les vastes étendues de l’Ouest Sauvage en faisait tout exploser sur votre passage, dans la joie et l’allégresse. Le studio fera faillite en Mai 2009, suite à la sortie mal reçue d’un jeu dérivé du film Watchmen, et Faith and a .45 ne verra jamais le jour.
New Indiana Jones – PS3/360
Ah Indiana Jones aura fait couler lui aussi beaucoup d’encre. Présenté en grandes pompes avant la sortie des consoles 360/PS3, et véritable fer de lance du studio LucasArts, le jeu n’est finalement jamais sorti, et ce pour d’obscures raisons.
Il préfigura d’ailleurs ce qui fait le sel de la franchise Uncharted. Un mélange entre les mécanismes de Tomb Raider et un côté action et grand spectacle hollywoodien parfaitement assumé, avec un soin tout particulier apporté aux personnages et à la cohérence de l’ensemble. LucasArts se concentrera finalement sur The Force Unleashed, dérivé de l’univers Star Wars et annulera le jeu.
This Is Vegas – PS3/360
Développé par Surreal Games et édité par Midway, This Is Vegas rejoint lui aussi la liste de jeux à fort potentiel annulés. Ceci est du principalement à la faillite de son éditeur en 2009. Reprenant les bases posées par la série GTA, This Is Vegas proposait aux joueurs de vivre la décadence de la Babylone du Nevada, ou tous les excès sont possibles.
Si les phases de tir à la 3ème personne constituaient l’essence du gameplay, de nombreux mini-jeux et activités annexes faisait honneur à Las Vegas étaient prévus. On aurait vraiment aimé ruiner le casino, participer à des combats clandestins ou enflammer le dance-floor des discothèques locales. Il n’en sera rien, aucun repreneur ne se manifesta pour éditer le jeu dont le développement était alors très avancé. Dommage.
Star Wars 1313 – PS3/360
Star Wars 1313 était un projet de jeu vidéo d’action du studio LucasArts dont le développement a été suspendu suite à la fermeture du studio en avril 2013. Il était prévu à l’origine sur PlayStation 3, Xbox 360 et Windows.
Le joueur contrôlait un chasseur de primes tel Boba Fett dans les bas fonds de la planète Coruscant, ou plus précisément sous la surface du monde, à l’étage 1313, l’endroit le plus dangereux de la galaxie. Suite au rachat de LucasArts par Disney, le nom déposé fut retiré, ce qui rend la sortie du soft très improbable aujourd’hui. Un vrai gâchis, quand on voit cette vidéo de gameplay. Le jeu en avait dans le ventre, et illuminait nos mirettes avec son moteur graphique à tomber.
Resident Evil 4 – Gamecube
Quoi ? Resident Evil 4 serait finalement sorti sur Gamecube en 2004 ? Oui, vous avez parfaitement raison. La vidéo qui suit vous présente en fait ce que devait être le jeu à la base. C’est à dire un opus très fidèle aux 3 précédents, avec l’utilisation de caméras fixes et des environnements exigus et oppressants ou survie était le mot d’ordre.
La maquette ci-dessous fut finalement invalidée par Capcom qui jugeait les mécanismes de jeu trop vieillots. C’est pourquoi la version définitive de Resident Evil 4 fut finalement ce qu’elle est. Un renouvellement complet de la série, avec un jeu plus axé sur les phases de tir, des phases d’actions contextuelles (QTE) très novatrices pour l’époque, des environnements ouverts et une gameplay plus souple en ce qui concerne le contrôle du personnage à l’écran.