Depuis de nombreuses années, les Français effectuent des virements vers d'autres banques. Pourtant, cette action se raréfie...
Faire un virement vers une banque est une action banale. Cependant, cela pourrait devenir de plus en plus rare pour cette raison bien précise…
Les virements retardés ?
Le système de virements bancaires, bien qu’invisible dans notre quotidien, repose sur une infrastructure appelée Target 2. Cet acronyme signifie Trans-European Automated Real-time Gross settlement Express Transfer system.
Il s’agit d’un système essentiel pour la politique monétaire européenne. Il permet ainsi les transferts de fonds en temps réel au sein de l’Union européenne (UE).
Target 2, géré par la Banque Centrale Européenne (BCE) et les banques centrales nationales de la zone euro, facilite ainsi les paiements transfrontaliers rapides et sûrs. Il se dit essentiel pour la mise en œuvre des politiques monétaires.
Tout en régulant les liquidités dans le système bancaire européen. Cependant, Target 2 connaît parfois des périodes d’interruption, comme ce sera le cas prochainement.
En effet, une interruption des virements bancaires a eu lieu pendant les fêtes de Pâques, du vendredi 29 mars au lundi 1ᵉʳ avril 2024. Durant ces quatre jours, aucun virement classique n’avait pu se voir effectué.
Cela avait donc impacté les salariés et les clients bancaires à travers l’Europe. Cette suspension se voulait donc due à la coïncidence du Vendredi Saint et du Lundi de Pâques, jours fériés pendant lesquels Target 2 cesse ses activités.
Un ralentissement de l’activité
Les transactions réalisées après cette heure avaient pu se voir finalisées que le mardi 2 avril. Cette interruption des virements interbancaires avait eu un impact sur la réception des salaires ou d’autres paiements réguliers.
Mais ce n’est pas tout. Certaines opérations bancaires se disent désormais interdites dans tous les établissements du pays, en raison de la mise en œuvre d’une directive européenne sur les services de paiement (DSP2), transposée dans le droit français.
Ce durcissement réglementaire concerne ainsi principalement les virements. À présent, certains transferts d’argent entre comptes bancaires sont bloqués, car ils doivent se conformer à des règles plus strictes.
Concrètement, sur des millions de comptes bancaires, il devient plus compliqué d’effectuer des dépôts ou des retraits. La nouvelle règle impose que tout mouvement d’argent, qu’il s’agisse d’un versement ou d’un retrait sur un compte épargne, passe par un compte courant d’un même titulaire.
Cela rend donc impossibles certaines opérations qui étaient auparavant courantes pour des millions de Français. Parmi les transactions interdites figurent les virements directs entre deux comptes épargne détenus par un même titulaire.
Des virements impossible entre banques
Désormais, il n’est plus possible de transférer directement de l’argent d’un Livret A à un LDDS. En effet, l’argent doit d’abord transiter par un compte courant.
De même, les virements ponctuels vers le compte épargne d’un proche se voient donc à présent interdits. Par exemple, des grands-parents ne peuvent plus verser d’argent directement sur le Livret Jeune de leurs petits-enfants.
Les virements depuis un compte épargne vers le compte courant d’une autre personne, même pour un remboursement ou le paiement d’une facture, se voient donc également bloqués. Il n’est donc plus possible de payer son loyer directement depuis un compte épargne.
En outre, les virements permanents depuis un livret vers un compte courant, même au sein de la même banque, ne se disent plus autorisés. Ces restrictions s’appliquent donc à de nombreux types de comptes, y compris les comptes sur livret.
Mais aussi les comptes à terme des banques de détail. Les produits d’épargne réglementée sont aussi concernés, comme les Livrets A, Livrets Bleus du Crédit Mutuel, LDDS, LEP, Livrets Jeunes et Comptes d’Épargne Logement (CEL).
Toutefois, le Livret A fait figure d’exception dans certains cas. En effet, le Code monétaire et financier permet aux banques d’accepter certains virements entrants interdits pour les autres comptes épargne.
Comme les prestations sociales (Assedic, CAF) ou les salaires des fonctionnaires. Cela dépend néanmoins des politiques spécifiques de chaque banque.