Chèque énergie: ce mode d’attribution maintenu pour tous les Français en 2025

Le chèque énergie fait son grand retour cette année. Mais, il se pourrait que son mode d'attribution évolue pour les Français éligibles...

Le chèque énergie, une aide gouvernementale destinée à soutenir les ménages modestes dans le paiement de leurs factures d’énergie, reste un dispositif clé en France en 2024. Cependant, en 2025, les cartes pourraient être redistribuées

Un chèque énergie très attendu

Chaque année, le chèque énergie est une aide attribuée sous conditions de ressources, basée sur le revenu fiscal de référence (RFR). Mais aussi la composition du foyer (calculée en unités de consommation).

Les ménages éligibles peuvent donc l’utiliser pour régler des factures d’électricité, de gaz, de fioul, de bois. Ou encore des travaux de rénovation énergétique.

En 2024, le montant du chèque énergie varie entre 48 et 277 euros. Et ce, en fonction des revenus et de la taille du ménage et le dispositif bénéficie principalement aux foyers se situant dans les déciles de revenus les plus bas.

Les chèques se voient donc envoyés automatiquement par voie postale entre mars et avril, sans démarche spécifique à effectuer. Un chèque énergie exceptionnel, mis en place en 2023 pour faire face à la hausse des coûts énergétiques, a été prolongé en 2024.

Et ce, pour certains foyers chauffés au fioul ou au bois. Le chèque énergie peut être utilisé directement auprès des fournisseurs d’énergie pour payer des factures ou être attribué à des travaux d’efficacité énergétique dans un logement principal.

Ces travaux doivent être réalisés par un professionnel reconnu garant de l’environnement (RGE). La durée de validité du chèque est généralement d’un an.

Des avantages supplémentaires

Outre le paiement des factures, le chèque énergie ouvre droit à des protections particulières. Comme la gratuité de la mise en service d’un compteur ou des frais réduits en cas de retard de paiement.

Ces avantages visent à réduire la précarité énergétique qui touche environ 20 % des ménages français. En 2024, le gouvernement prévoit une simplification accrue des démarches.

Et une sensibilisation renforcée pour que l’ensemble des bénéficiaires utilise cette aide essentielle. Le dispositif, salué pour son efficacité, reste perfectible, notamment pour inclure les ménages modestes exclus par une faible connaissance du programme.

Créé pour soutenir les foyers à faible revenu face à leurs dépenses énergétiques, le chèque énergie a donc profité à 5,7 millions de ménages en 2023. Ce dispositif permettait aux bénéficiaires de le recevoir sans démarche particulière.

Cependant, en 2024, la suppression de la taxe d’habitation a modifié ce fonctionnement. Les nouveaux bénéficiaires ont dû effectuer une demande via une plateforme en ligne.

Malgré des centaines de milliers de demandes enregistrées en fin d’année, l’information n’a pas circulé suffisamment. Ce qui a entraîné un important phénomène de non-recours.

Les associations s’insurgent face au chèque énergie

Les associations dénoncent donc une gestion défaillante marquée par un manque de communication et d’anticipation. Ce qui prive ainsi de nombreux ménages d’une aide essentielle.

Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit de réduire l’enveloppe du chèque énergie de 795 millions d’euros en 2024 à 615 millions d’euros. Soit une baisse de 180 millions d’euros.

Le gouvernement justifie donc cette décision par la baisse des prix de l’énergie sur les marchés internationaux. Toutefois, les associations de consommateurs alertent sur une réalité différente.

Malgré le recul des prix de gros depuis leur pic en 2022, les factures des ménages restent élevées, surtout pour les plus modestes. Pour répondre aux critiques, le gouvernement envisage de réintroduire, dès 2025, l’automatisation de l’attribution du chèque énergie.

Grâce au croisement des données fiscales et énergétiques, cette mesure devrait limiter les démarches des bénéficiaires. Bien que saluée comme une avancée, elle soulève des doutes quant à sa mise en œuvre rapide et à son efficacité dans un contexte de baisse budgétaire.

Outre les associations de consommateurs, plusieurs responsables politiques, comme la sénatrice centriste Denise Saint-Pé, dénoncent une gestion incohérente. Et les réductions budgétaires qui fragilisent les foyers précaires.

Si le Sénat a validé la diminution des crédits, la décision demeure source de division. Alors que l’hiver s’installe et que la précarité énergétique persiste, l’avenir du chèque énergie reste un sujet de préoccupation.

Les choix gouvernementaux des mois à venir se verront décisifs pour garantir une protection adaptée aux ménages vulnérables. Une gestion révisée et un budget stabilisé pourraient redonner à cette aide son rôle clé de soutien social.