Chèque énergie: le gouvernement accusé de se faire des "économies sur le dos des plus fragiles"

Une association a accusé le gouvernement de se faire des "économies sur le dos des plus fragiles" concernant le chèque énergie !

Depuis plusieurs années, le chèque énergie représente un soutien très important pour les ménages les plus modestes. Et pour cause, il permet de les aider à faire face à l’augmentation des factures d’énergie.

Une réduction du chèque énergie ?

Ces derniers mois, le gouvernement a annoncé son intention de « réduire la voilure sur le chèque énergie ». Une décision qui a provoqué une vague d’indignation. C’est notamment le cas de la part des associations de consommateurs et des défenseurs des droits des plus fragiles.

Le 17 janvier 2025, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a indiqué que le gouvernement allait réduire le budget alloué au chèque énergie. Elle a souligné que la crise du Covid-19 était désormais terminée.

Avant d’assurer que la France avait surmonté le « choc inflationniste ». En revanche, cette annonce a fait l’objet de nombreuses critiques. L’opposition a dénoncé une mesure qui pénaliserait les foyers les plus vulnérables.

Selon l’association de consommateurs Cnafal, cette réduction de l’enveloppe budgétaire du chèque énergie reviendrait à faire « des économies sur le dos des plus fragiles« . Mais ce n’est pas tout.

Le Cnafal a souligné que le chèque énergie représente un « enjeu de pouvoir d’achat important pour les ménages précaires et très précaires ». Et que ce dispositif, censé alléger la charge des factures d’énergie, ne compense de moins en moins « l’augmentation des factures d’énergie ».

Une association monte au créneau

La situation semble d’autant plus préoccupante que les hausses successives des prix de l’énergie n’ont pas été compensées par la baisse actuelle des prix. Le Cnafal a exprimé son mécontentement en rappelant que les bénéficiaires du chèque énergie se concentrent dans les « deux premiers déciles de la population ».

Avant de rappeler qu’il s’agissait de ceux qui vivent « sous le seuil de pauvreté ». Dans ce contexte, réduire l’enveloppe du chèque énergie pourrait aggraver la situation des ménages les plus fragiles. Ces derniers se confrontent déjà à des difficultés financières croissantes.

Depuis sa création en 2018, le chèque énergie a représenté une aide précieuse pour les ménages les plus vulnérables. Et ce, en particulier pour les personnes qui peinent à régler leurs factures d’électricité, de gaz ou de chauffage.

Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), environ 5,7 millions de foyers bénéficient chaque année de cette aide. Le montant du chèque énergie varie entre 48 et 277 euros. Et ce, en fonction des ressources du foyer et de sa consommation d’énergie.

Le dispositif permet également de financer certains travaux de rénovation énergétique. Cela contribue ainsi à la transition énergétique et à la réduction des dépenses à long terme. En revanche, le Cnafal estime qu’en 2024, environ 500 000 ménages éligibles au chèque énergie n’ont pas pu bénéficier de cette aide.

Une mauvaise nouvelle pour les plus pauvres

Et ce, notamment à cause des raisons administratives liées à un envoi automatique incomplet. Ces foyers n’ont pas réclamé leur aide en ligne avant la date limite du 31 décembre 2024. La situation des plus fragiles en matière d’énergie reste donc très précaire.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette décision gouvernementale ne va rien arranger. « Les hausses des factures d’énergie successives n’ont pas été compensées par la baisse actuelle des prix », a souligné le Cnafal dans un communiqué.

L’association a d’ailleurs insisté sur le fait que, malgré les efforts gouvernementaux pour baisser les prix de l’énergie, ils restent trop élevés pour les ménages les plus pauvres. La question du financement du chèque énergie reste donc un point de tension.

Le Cnafal et d’autres associations estiment tout de même que l’État ne peut pas réduire une aide aussi importante. Et ce,sans mettre en péril la qualité de vie de millions de personnes. Pour ces associations, la baisse du budget du chèque énergie revient à abandonner les plus fragiles.