En France, les personnes qui ont le droit au chômage n'ont pas toujours pleinement conscience de leurs droits, selon une étude de l'Unédic.
Pour avoir le droit à l’assurance chômage, plusieurs règles sont à respecter. Pourtant, selon l’Unédic, un Français sur deux n’a pas pleinement conscience de ses droits.
Le chômage change son mode d’attribution
Lorsqu’il était encore Premier ministre, Gabriel Attal a insufflé un vent nouveau aux allocations chômage. En effet, ce dernier avait annoncé dans une interview accordée à La Tribune du dimanche la mise en place d’un « bonus emploi senior ».
Ce dispositif vise à encourager les personnes de plus de 57 ans à reprendre une activité professionnelle. En leur permettant de cumuler leur nouveau salaire avec leurs allocations chômage.
Ainsi, les seniors qui acceptent un emploi moins rémunéré que leur poste précédent pourront, pendant un an, maintenir un revenu équivalent à celui qu’ils percevaient. Avant leur période de chômage.
Par exemple, un demandeur d’emploi de 57 ans qui touchait auparavant 3 000 euros bruts pourra donc compléter son nouveau salaire. Avec une allocation supplémentaire.
Ce bonus, seule mesure favorable de la réforme de l’assurance chômage, s’accompagnera cependant d’un durcissement des conditions d’accès. Et aussi d’une réduction de la durée d’indemnisation.
Dès le 1ᵉʳ décembre 2024, il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers pour bénéficier de l’allocation chômage. Contre 6 mois sur 24 aujourd’hui.
De nouvelles règles pour les bénéficiaires
Pour les plus de 57 ans, la période d’activité exigée passe à 8 mois sur 30. La durée maximale d’indemnisation sera également réduite : de 18 à 15 mois pour les moins de 57 ans, avec une réduction supplémentaire de 25 % si le taux de chômage reste inférieur à 9 %.
En cas de forte baisse du chômage, le gouvernement prévoit donc d’introduire des mesures encore plus restrictives. Si le taux descend à 6,5 %, la durée maximale d’indemnisation pourrait être réduite de 40 %, passant à 12 mois.
Ces changements visent à atteindre le plein emploi, avec un potentiel impact sur plus de 900 000 personnes, selon Gabriel Attal. D’ailleurs, selon une étude de l’Unédic, 75 % des actifs redoutent une baisse significative de leurs revenus s’ils venaient à perdre leur emploi.
Du côté des demandeurs d’emploi, 75 % constatent une aggravation de leur situation financière depuis qu’ils sont sans emploi. Malgré ces inquiétudes, 73 % des sondés reconnaissent que l’existence d’un système d’indemnisation atténue leur peur du chômage.
Cependant, seulement 40 % des salariés déclarent connaître leurs droits en cas de perte d’emploi. Par ailleurs, seuls 30 % des répondants se disent certains de pouvoir bénéficier d’une allocation chômage. Tandis que 9 % croient que ces aides n’existent pas.
Ainsi, 61 % des actifs ignorent leurs droits en cas de chômage, ce qui illustre une méconnaissance préoccupante. Sur la question du montant des allocations, 36 % des sondés répondent avec exactitude (entre 900 et 1 099 euros).
Une perception différente des allocations chômage
Cependant, 37 % le surestiment encore, un léger recul par rapport à 2023 où ils étaient 35 % dans ce cas. D’ailleurs, l’étude met donc en lumière des perceptions ambivalentes.
En effet, près de 37 % des personnes interrogées soupçonnent des fraudes au système d’indemnisation. Et 36 % considèrent les chômeurs comme des « assistés ».
De plus, 47 % estiment que la durée des allocations est excessive. Informés que cette durée moyenne est de 10 mois, ce taux tombe à 39 %.
Enfin, 46 % pensent que l’allocation constitue un frein au retour à l’emploi. Une opinion qui diminue à 39 % lorsqu’ils apprennent qu’un demandeur d’emploi sur deux retrouve un poste avant la fin de son indemnisation.