Chômage: la nouvelle durée hallucinante pour toucher ses allocations

Si vous quittez un travail et que vous pensez avoir le droit au chômage, voici le nombre de mois qu'il faut avoir travaillé pour le toucher.

Les droits au chômage évoluent. Avec l’arrivée de France Travail, les règles ont récemment changé et vous devez en avoir pleinement conscience avant d’exprimer votre demande.

Le chômage change son mode d’attribution en France

Au mois de juillet dernier, l’INSEE a annoncé que le taux de chômage en France est resté stable au cours du deuxième trimestre de l’année 2023. Dans le même temps, Pôle Emploi a noté une diminution de 0,2 % du nombre d’inscrits au chômage.

Pourtant, le taux de chômage des moins de 25 ans a augmenté de 2,1 % sur une année. De plus, les évolutions varient d’une région à l’autre. Dans cinq régions françaises, le taux de chômage est resté stable.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, par exemple, ce dernier a ainsi diminué de 1,9 %. Il est donc nécessaire de faire une distinction entre les personnes au chômage de longue durée.

En effet, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail depuis un an ou plus a baissé de 1 % ce trimestre. Depuis le 1ᵉʳ février 2023, Pôle Emploi a modifié ses règles d’indemnisation.

Ces derniers ont donc décidé d’ajuster le calcul de la durée d’indemnisation pour l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Cette réforme a réduit de 25 % la durée d’indemnisation chômage pour l’ensemble des nouveaux inscrits à Pôle Emploi.

Ainsi, un demandeur d’emploi ayant cotisé pendant 24 mois n’a désormais droit qu’à 18 mois d’indemnisation chômage. Contre 24 mois précédemment, mais ce n’est pas tout.

De nouvelles règles pour les demandeurs d’emploi

Travailler plus longtemps pour se voir indemnisé, voilà ce qui attend les demandeurs d’emploi à partir du 1ᵉʳ juillet prochain. Bien que le gouvernement dévoilera les détails de sa réforme de l’assurance chômage, les partenaires sociaux ont déjà révélé les changements.

Parmi eux, une révision à la hausse des conditions d’affiliation. Cette annonce, en plus d’irriter les partenaires sociaux, risque de pénaliser les demandeurs d’emploi.

Actuellement, pour bénéficier de l’assurance chômage, un demandeur d’emploi doit avoir travaillé au moins six mois au cours des deux dernières années. Si vous avez cumulé deux contrats de trois mois sur une période de 24 mois, vous aurez droit à six mois d’indemnisation.

Cependant, cela pourrait bientôt changer. Selon les syndicats, il faudrait désormais avoir travaillé huit mois en moins de 20 mois pour pouvoir toucher son allocation chômage.

Cette modification réduira donc le nombre de nouveaux demandeurs d’emploi indemnisés. Cela permettra ainsi au gouvernement de réaliser 3,6 milliards d’euros d’économies selon les syndicats.

Cette stratégie semble profitable au gouvernement, car, selon Marc Landré, associé chez Sia Partners, « près de 90% des contrats signés en France sont des contrats courts », de moins de trois mois. Les jeunes de moins de 25 ans seront probablement les premiers affectés.

Des contrats courts ne donnent plus droit au chômage ?

Les jeunes cumulent souvent des contrats courts ou des stages. Cependant, ces derniers ne sont pas pris en compte dans le calcul des droits à l’assurance chômage.

Le gouvernement espère donc encourager la reprise de l’emploi plutôt qu’une indemnisation rapide. Les contrats courts, comme les CDD, réduisent également les chances de prétendre au chômage.

Pour les salariés à la carrière fragmentée, il va être plus difficile de cumuler huit mois de travail requis sur 20 mois. Et ce, en raison de la nature éphémère et instable des CDD et des emplois de courte durée.

Cela pénalisera particulièrement les femmes, qui se voient plus nombreuses à occuper des contrats à durée déterminée. 10,6% contre 6,5 % pour les hommes, selon l’Insee. De plus, les femmes se disent souvent amenées à prendre des congés maternité.

« Leurs carrières hachées et leur plus faible niveau de qualification rendent encore plus difficile l’accumulation des huit mois de cotisation nécessaires », avance Marc Landré. De retour sur le marché du travail, elles se voient souvent considérées comme seniors dès 45 ans.