Le compteur Linky fait des millions de convaincus, mais, sachez que les fraudeurs se multiplient, obligeant Enedis à redoubler de vigilance.
Depuis son déploiement, le compteur Linky suscite de nombreuses critiques. Certains utilisateurs signalent des inconvénients tels que des pannes fréquentes et une hausse de leurs factures d’électricité, mais ce qui inquiète Enedis, c’est la recrudescence de fraudeurs.
Le compteur Linky divise encore certains Français
Les Français expriment souvent leurs préoccupations concernant des coupures d’eau chaude, la protection de leurs données personnelles et les effets potentiels sur la santé. Mais les compteurs Linky sont aussi en ligne de mire.
Des associations comme Robin des Toits et PRIARTEM ont été parmi les premières à alerter sur les risques des émissions d’ondes liées à la technologie CPL utilisée par Linky. Les experts expliquent que le compteur émet un signal à haute fréquence de 75 Hz.
Alors que la norme se veut de 50 Hz des câbles électriques classiques. Ce sujet fait l’objet de débats, notamment avec le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui évoque des craintes des champs de radiofréquences classés cancérogènes.
En réponse aux critiques, Enedis, le gestionnaire du réseau, a précisé dans la presse que les ondes émises par Linky sont comparables à celles des téléphones portables. Ou des micro-ondes.
Cependant, une décision de justice a ordonné à Enedis de retirer un compteur après que son installation aurait causé des malaises à une personne âgée. Ce qui suscite une vive réaction.
Malgré ces polémiques, l’ANSES a publié en 2017 un rapport affirmant l’innocuité des ondes électromagnétiques du compteur. Une position confirmée par une étude de 2023.
Des boîtiers sans danger pour la santé
Cette étude reconnaît ainsi néanmoins les difficultés rencontrées par les personnes électrosensibles. Le compteur Linky, en place depuis plusieurs années, modernise la gestion de la consommation électrique avec un design moderne.
Cependant, des astuces populaires, notamment sur les réseaux sociaux, suggèrent ainsi de le recouvrir d’aluminium. Et ce, pour réduire les ondes émises.
En effet, envelopper un compteur Linky d’aluminium ne le protège pas des ondes. Et cela pourrait même aggraver la situation en interférant avec les signaux.
Cela pourrait donc aussi provoquer une surchauffe et augmenter les risques d’incendie. Il est donc recommandé de ne pas suivre ces conseils et de retirer l’aluminium en cas d’utilisation, avec des précautions de sécurité.
Depuis la généralisation du compteur Linky, il y a quelques années, celui-ci continue de susciter une méfiance persistante. Enedis, le gestionnaire du réseau électrique, fait face à des utilisateurs réticents qui multiplient les efforts pour en empêcher l’installation.
Actuellement, les opposants au Linky peuvent encore refuser son installation en procédant eux-mêmes au relevé de leur compteur. Cependant, cette option ne sera plus possible à partir du 1ᵉʳ janvier 2025.
Enedis fait la chasse aux fraudeurs au compteur Linky
Cependant, le véritable problème auquel Enedis est confronté réside dans les fraudes. Récemment, l’entreprise a exprimé son inquiétude face à la montée en puissance des trafics de compteurs.
Des comptes spécialisés dans la modification illégale du Linky prolifèrent ainsi sur des réseaux sociaux tels que Snapchat ou Telegram. Pour quelques centaines d’euros, des trafiquants proposent d’installer un système de dérivation sur le compteur en quelques minutes.
Avec seulement un tournevis et des gants isolants. Une fois la manipulation effectuée, Enedis ne peut plus surveiller la consommation électrique du logement, ce qui permet de réduire sa facture jusqu’à 75 %.
Une pratique illégale et risquée. Face à la hausse des prix de l’énergie, certains usagers n’hésitent pas à recourir à ces pratiques illégales.
Enedis a donc mis en garde contre les dangers liés à ces manipulations. « La modification non conforme d’une installation électrique présente un risque grave pour la sécurité des personnes et des biens, tant pour les clients que pour les techniciens intervenant sur les installations ».
En France, plusieurs milliers de personnes se verraient impliquées dans ces fraudes, selon Enedis. Cette pratique se veut considérée comme de la soustraction frauduleuse d’énergie, un délit puni par la loi.
L’article 311-3 du Code pénal prévoit des peines allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende pour les fraudeurs. En décembre 2023, deux individus responsables d’un réseau de fraudeurs ont été arrêtés et condamnés à des peines de prison.