
Les conducteurs seniors devront bientôt respecter des règles de conduite. En effet, une loi pourrait passer et elle fait déjà scandale.
En France, les conducteurs seniors représentent une part croissante des usagers de la route. Avec le vieillissement de la population, près d’un conducteur sur quatre a aujourd’hui plus de 65 ans et des mesures pourraient donc voir le jour.
Conducteurs seniors : le point en France
Si la majorité des conducteurs seniors reste prudente et expérimentée, la question de la conduite chez les aînés soulève des enjeux de sécurité, de mobilité et d’autonomie. Contrairement à certains pays européens, la France n’impose pas de visite médicale obligatoire.
En effet, le permis de conduire est délivré à vie, sans contrôle systématique de l’aptitude à conduire. Ce choix repose sur le principe d’égalité entre les citoyens, mais il fait débat.
Cn cas de déclin des capacités physiques ou cognitives, le risque d’accident peut augmenter, notamment pour les plus de 75 ans. Statistiquement, les seniors ne sont pas les conducteurs les plus accidentogènes.
Les jeunes restent ainsi les plus impliqués dans les accidents graves. Cependant, les personnes âgées sont plus vulnérables, un choc qui serait bénin pour un adulte jeune peut avoir des conséquences dramatiques pour un senior.
Les erreurs d’inattention, les troubles de la vision ou la lenteur des réflexes peuvent également poser un problème dans des situations de conduite complexes. Pour répondre à ces enjeux, des actions de prévention se développent.
De nombreuses associations, mutuelles ou collectivités locales proposent des stages de remise à niveau ou des ateliers de sensibilisation à la conduite senior. Ces formations permettent aux aînés d’actualiser leurs connaissances du code de la route.
Des adaptations possibles
Mais aussi de s’évaluer et d’adapter leur comportement au volant (gestion des intersections, vision de nuit, nouvelles règles, etc.). Par ailleurs, des aménagements urbains et des technologies d’aide à la conduite peuvent contribuer à sécuriser les trajets.
Comme par exemple la signalisation renforcée, voitures équipées d’assistances (freinage automatique, maintien dans la voie…). Ou encore applications GPS simplifiées.
La question du retrait du permis reste délicate. Elle doit donc se voir envisagée au cas par cas, avec l’aide des proches ou du médecin traitant.
L’enjeu se veut ainsi de trouver un équilibre entre sécurité routière et maintien de l’autonomie. Surtout en zone rurale où la voiture reste souvent indispensable.
En somme, la conduite senior n’est pas un problème en soi, mais elle nécessite une attention particulière. Une politique de prévention ciblée et un accompagnement adapté pour garantir la sécurité de tous sur la route.
Il y a peu, le député Horizons Frédéric Valletoux a déposé, le 1er avril 2025, une proposition de loi ambitieuse visant à renforcer la sécurité routière. Soutenue par une centaine de parlementaires issus de partis, elle entend imposer des visites médicales obligatoires. Aux conducteurs de véhicules motorisés.
Conducteurs seniors : une loi pourrait passer
Et ce, afin de prévenir les accidents liés à une inaptitude physique ou médicale. Le texte prévoit un bilan de santé obligatoire pour obtenir ou renouveler un permis A ou B, avec une fréquence de tous les 15 ans.
Puis tous les 5 ans à partir de 70 ans, âge où les risques liés à l’état de santé augmentent. Une mesure justifiée alors que la France enregistre en moyenne un accident grave par semaine depuis le début de l’année. Imputable à des problèmes médicaux.
Ce projet s’inscrit dans un cadre européen plus large. Un accord signé le 25 mars par les 27 États membres prévoit l’instauration d’un examen médical avant l’obtention du permis d’ici à 2030.
Chaque pays pourra ainsi toutefois adapter le dispositif, en optant par exemple pour des formulaires d’auto-évaluation lors du renouvellement. De nombreux pays ont déjà sauté le pas.
Au Portugal, un examen médical est exigé tous les 10 ans dès 40 ans, puis tous les 2 ans après 70 ans. Espagne, Danemark, Grèce, Italie… autant d’États qui ont instauré un contrôle médical régulier pour leurs conducteurs.
En France, l’idée séduit. Selon un sondage Ifop (février 2024), 59 % des Français sont favorables à l’instauration d’un contrôle médical. Pour tous les conducteurs.
Ce taux grimpe à 70 % quand il s’agit des conducteurs âgés. À noter toutefois une certaine résistance chez les principaux concernés : un sondage Ipsos pour Vinci Autoroutes révèle que 51 % des plus de 65 ans sont opposés à un dispositif trop dur. Mais la proposition, elle, s’appliquerait à tous les conducteurs, sans distinction d’âge.