Conducteurs seniors: un constat alarmant pour ces conducteurs passés cet âge

Les conducteurs seniors sont source d'inquiétude au quotidien. Mais, selon une étude de Vinci, ces derniers ne seraient pas si dangereux.

Depuis plusieurs mois, la question du permis de conduire des conducteurs seniors suscite de vives discussions. Certains députés plaident pour son retrait à partir d’un certain âge, mais, ils ne sont pas un grand danger.

Conducteurs seniors : des comportements dangereux

À ce jour, aucune loi spécifique sur la conduite des retraités n’a été adoptée. Pourtant, le sujet préoccupe de nombreuses familles, comme en témoigne une enquête réalisée par Ouest-France.

Des proches inquiets pour la sécurité des conducteurs seniors Marie Ronnay, 49 ans, partage son inquiétude. « Mon père n’est plus aussi alerte au volant, il perd ses réflexes. Il m’a même confié qu’il ne savait plus comment venir chez moi. »

Elle avoue ressentir une grande angoisse lorsqu’elle monte en voiture avec lui. Avec l’âge, les capacités sensorielles et motrices peuvent diminuer, affectant la conduite.

Toutefois, Sylvie Loisy-Georgelin, médecin gériatre à la polyclinique du Parc à Cholet, rappelle qu’il n’existe pas d’âge limite pour conduire. « L’important est d’adapter sa conduite », souligne-t-elle.

Elle conseille notamment aux conducteurs seniors de privilégier les trajets courts et d’éviter de conduire la nuit. Mais pour les proches, la situation est souvent délicate à gérer.

« Certains vont jusqu’à débrancher la batterie ou cacher les clés pour empêcher un parent de prendre la route », raconte Marie Ronnay. Ces discussions, empreintes d’émotion, tournent fréquemment au conflit.

Un enjeu d’indépendance et de mobilité

« On est tiraillé entre le cœur et la raison », confie-t-elle. Tout en reconnaissant que la voiture reste un symbole d’autonomie pour les personnes âgées.

Marie Dubreuil, présidente de l’Office des retraités et personnes âgées du Choletais (Orpac), souligne que la question est aussi complexe pour les familles. Mais que pour les conducteurs eux-mêmes.

La voiture reste souvent essentielle, surtout en milieu rural, où les transports en commun font défaut. Elle permet aux seniors de se rendre à leurs rendez-vous médicaux.

De faire leurs courses ou encore de maintenir un lien social en visitant leurs proches. Plutôt que d’interdire purement et simplement la conduite aux personnes âgées, les experts recommandent d’encourager une adaptation des habitudes de conduite des conducteurs seniors.

Toutefois, si un proche représente un réel danger sur la route, il est possible de signaler la situation au préfet. Ce dernier pourra demander un examen médical et décider du maintien ou du retrait du permis de conduire.

Enfin, il est important de rappeler que les conducteurs de plus de 75 ans sont, statistiquement, impliqués dans moins d’accidents graves que les jeunes âgés de 18 à 24 ans. Un chiffre mis en avant par une étude réalisée par Vinci.

Conducteurs seniors : cette étude se veut rassurante

Avec l’âge, la conduite reste essentielle pour les seniors, mais elle suscite aussi des inquiétudes. Selon une enquête Ipsos pour la Fondation VINCI Autoroutes, 93 % des personnes de 65 ans et plus conduisent.

Et la plupart des conducteurs seniors prennent le volant plusieurs fois par semaine. Pourtant, près de la moitié des répondants considèrent la conduite comme une activité à risque.

En avançant en âge, 58 % déclarent réduire leur fréquence de conduite. Ils invoquent notamment la peur des autres usagers, le stress au volant et la crainte de leur propre comportement.

Par ailleurs, 14 % des seniors disent qu’ils renonceraient à conduire s’ils estimaient représenter un danger pour les autres. L’étude met également en lumière l’attitude responsable des seniors au volant.

Plus de 8 conducteurs seniors sur 10 affirment rouler moins vite et faire davantage de pauses. De même, 78 % évitent la conduite nocturne et 60 % modifient leurs trajets pour contourner les situations stressantes.

Par ailleurs, 67 % se montrent favorables à des outils d’autoévaluation ou à des modules de sensibilisation pour actualiser leurs connaissances du Code de la route. Enfin, 42 % des conducteurs seniors interrogés seraient prêts à suivre un stage de remise à niveau.