Internet est rare en Corée du Nord. Son accès est en fait réservé à certains membres du gouvernement ou autres membres des élites du pays. Tout cela reste cependant très confidentiel.
Les habitants de ce pays hors-normes ont en fait accès à un réseau national intranet appelé le « Kwanmyong« . Toutes les informations qui y circulent sont évidemment contrôlées et gérées par le gouvernement du pays. C’est donc un déferlement de mensonges et de propagande auquel ont droit les citoyens connectés.
Reconnu comme l’un des régimes dictatoriaux les plus agressifs en matière de censure en ligne, le pays dirigé d’un main de fer par Kim Jong Un est d’ailleurs plutôt efficace en ce qui concerne le fait de repousser les cyber-attaques venant de l’étranger.
Il y a cinq ans, les États-Unis avaient tenté de saboter le programme nucléaire de la Corée Du Nord, en y introduisant un virus informatique. C’était en fait un malware développé conjointement par les États-Unis et Israël. L’idée de base était que le virus se déclencherait dès qu’il constaterait que le système qu’il infectait était paramétré pour afficher le langage nord-coréen.
Cyber-attaque qui a finalement échoué puisque le secret entourant la technologie informatique nord-coréenne ainsi que l’extrême isolement de ses systèmes de communication l’ont empêché d’infecter quelque système que ce soit.
Rien de nouveau finalement, puisque le réseau est principalement utilisé pour les opérations militaires. Très structuré et bien protégé il offre une protection confortable au pays.
Bien protégé face aux cyber-attaques occidentales, le pays se paie même le luxe de disposer de fortes capacités de cyber-offensives. Une cellule entièrement dédiée au hacking et au piratage a d’ailleurs été formée et répond au nom de « Bureau 121 ». En son sein, près de 1.800 pirates et autres hackers œuvrent dans le plus grand secret. Ils sont recrutés en fonction de leurs résultats et sortent tous des meilleures universités du pays. C’est un ancien pirate et membre de cette cellule hors-normes qui l’a révélé l’an dernier.
Investir dans les moyens de piratage et d’écoute est donc un moyen efficace et finalement peu onéreux d’améliorer la sécurité d’un pays. Cela reste évidemment beaucoup moins cher que l’achat d’avions et autres véhicules militaires, et il est facile de se dédouaner lorsque l’on est accusé de piratage. A la différence d’une guerre physique, les attaques numériques disposent d’un avantage non négligeable : lors d’une cyber-attaque les défenseurs doivent bloquer et repousser toute attaque pour en sortir vainqueur, tandis que les pirates attaquants n’ont besoin que d’une seule petite entrée pour investir entièrement un système informatique et obtenir une victoire totale.
Les pirates qui œuvrent pour le compte du gouvernement Nord-Coréen semblent être très occupés en ce moment. On les considère responsables des cyber-attaques visant certaines institutions bancaires sud-coréennes ainsi que de la récente attaque visant l’entreprise Sony Pictures cette année. Cette attaque faisait suite à la sortie de la très controversée comédie de Seth Rogen et James Franco intitulée « The Interview« . Dans ce film les deux héros s’infiltraient en Corée Du Nord pour le compte de la CIA et tentaient d’assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.