Au cours de l’épidémie de SIDA dans les années 1980, un diagnostic de VIH signifiait une peine de mort. Et dans de nombreuses régions du monde, en particulier dans les pays du tiers-monde, c’est toujours le cas.
Cependant, des avancées encourageantes ont été réalisés dans le développement de médicaments et de traitements pour les personnes séropositives.
Le traitement antirétroviral, ou ART, est la solution la plus courante pour faire baisser la quantité de virus présents dans l’organisme, afin que le SIDA ne puisse jamais évoluer.
Néanmoins, ce n’est pas toujours un remède efficace, car le VIH peut revenir si on cesse le traitement. De plus, les antirétroviraux sont encore très chers dans de nombreux pays, ce qui en donne l’accès à peu de séropositifs.
De bonnes nouvelles se profilent pourtant à l’horizon. Les scientifiques ont exploré une technique appelée édition des gènes pour le traitement du VIH ainsi que d’autres maladies dévastatrices comme le cancer. Cette méthode, appelée aussi CRISPR , permet de neutraliser les séquences défaillantes d’ADN, à l’instar d’un gène porteur de virus.
Les chercheurs de l’Université de Temple à Philadelphie, et de l’Université de Pittsburgh ont pu utiliser la technique d’édition génétique CRISPR pour éliminer l’ADN du VIH du code génétique d’une souris. L’étude, qui vient d’être publiée dans le magazine Molecular Therapy, est la première à utiliser la CRISPR pour essayer d’endiguer le VIH.
L’année dernière, les chercheurs ont réussi à éliminer l’ADN du VIH, en testant le procédé sur de souris vivantes.
Les trois types de souris utilisées pour cette expérience étaient :
- Des souris infectées par un VIH latent
- Des souris avec un VIH actif
- Des souris avec des cellules immunitaires humaines, y compris des cellules T avec un VIH latent, greffées en elles
Ces résultats offrent l’espoir d’une guérison définitive, mais cette technique doit d’abord être testée sur les primates avant les sujets humains.
Selon Kamel Khalili, chercheur et neurovrologiste à Temple, la « thérapie antirétrovirale est efficace pour empêcher la prolifération du VIH ». Toutefois, cela n’élimine pas les réservoirs rétroviraux présents dans les lymphocytes, de sorte que chaque fois que le patient patient ne prend pas ses médicaments, le virus se rétablit.
L’objectif final des recherches est donc un essai clinique sur des malades du SIDA. On se rapproche petit à petit de la guérison du malade ces 40 dernières années.