La jeunesse de Mayotte consomme une drogue de synthèse appelée « chimique » qui transforme ses utilisateurs en zombies. Celle-ci est apparue en 2011 et fait de véritables ravages sur l’île.
Quand les jeunes se transforment en zombies
Considéré comme bien plus dangereux que le cannabis, ce produit stupéfiant est pointé du doigt par les autorités de l’île qui estiment qu’il est responsable de la hausse de la délinquance.
Selon les associations locales, le chômage et la pauvreté sont responsables de l’augmentation de sa consommation à Mayotte. Tous les consommateurs qui ont été filmés présentent des symptômes récurrents : ils sont hagards, incapables de contrôler le corps et peuvent même baver.
De nombreuses séquences vidéo montrent aussi des jeunes complètement amorphes, comme zombifiés, allongés sur le sol et parfaitement immobiles. Le genre de drogue que nous avions découvert en Russie avec les larmes de krokodil.
Un trafic extrêmement lucratif
Selon les estimations, la poudre nécessaire à la fabrication de la « chimique » est achetée entre 5 et 10 euros le gramme. Le produit vendu coûte quant à lui 200 euros le gramme, sachant que les prix peuvent parfois doubler pour la même quantité.
Ce commerce très lucratif empoisonne les collèges et lycées de l’Île de Mayotte, et les services de santé locaux estiment que la consommation de la « chimique » a explosé en 2015.
Une drogue très prisée par les « très » jeunes
https://vimeo.com/189741022
Environ 19% des patients viennent consulter pour une addiction à la « chimique », qui se place juste derrière l’alcool et le tabac. Ceux-ci sont presque exclusivement des hommes jeunes (entre 12 et 30 ans). Un patient de 9 ans a même été répertorié.
Selon les observateurs présents sur place, c’est la forte précarité sociale qui règne à Mayotte qui est majoritairement responsable de ce terrible phénomène.
Les jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes et ce manque d’encadrement favorise la consommation de la « chimique », et le taux de chômage extrêmement élevé sur l’île n’arrange rien, avec un taux 27% en 2016 et plus d’un jeune sur deux sans emploi.