France Travail inquiète la CNIL. Face aux piratages de donnée sur plusieurs sites du gouvernement, la vigilance est de mise en 2025.
France Travail, remplaçant officiel de Pôle emploi depuis 2023, est au cœur de la réforme de l’accompagnement des demandeurs d’emploi en France. Récemment, la CNIL a lancé l’alerte concernant la protection des données des millions d’allocataires.
L’objectif de France Travail
Portée par l’objectif de simplifier les démarches et de renforcer le lien entre les différents acteurs de l’emploi, France Travail fait l’objet de nombreuses évaluations en 2024. L’un des principaux objectifs est d’offrir un service unifié.
En regroupant Pôle emploi, les missions locales, les conseils départementaux et d’autres partenaires, l’organisme vise une prise en charge globale et coordonnée des demandeurs d’emploi. Ce guichet unique a permis de réduire les redondances administratives.
Mais aussi de fluidifier le parcours des usagers. En 2024, les chiffres montrent des avancées notables, avec un taux de retour à l’emploi des inscrits a progressé de 5 % par rapport à 2022.
Notamment grâce à une personnalisation accrue des services. France Travail a renforcé les diagnostics individuels pour identifier les besoins spécifiques des bénéficiaires, qu’il s’agisse de formation, de mobilité ou d’accompagnement social.
Un accent sur les publics éloignés de l’emploi France Travail se distingue donc par son attention particulière aux publics les plus vulnérables. Comme les bénéficiaires du RSA ou les jeunes sans qualification.
En 2024, près de 80 % des allocataires du RSA sont inscrits dans un parcours d’insertion, contre 40 % avant la réforme. Cela a été rendu possible grâce à un suivi obligatoire et renforcé, assorti de droits et devoirs pour les bénéficiaires.
Une montée en puissance du numérique
France Travail s’appuie donc également sur des outils numériques pour améliorer son efficacité. La plateforme unique permet aux demandeurs d’emploi de suivre leur parcours en ligne, de consulter des offres adaptées.
Mais aussi de prendre rendez-vous facilement avec leur conseiller. Les employeurs, quant à eux, bénéficient d’un accès simplifié pour diffuser des offres et identifier des profils qualifiés.
Malgré ces progrès, des critiques subsistent. Certains dénoncent une pression accrue sur les bénéficiaires du RSA, avec des sanctions perçues comme excessives en cas de non-respect des engagements.
De plus, les conseillers de France Travail font ainsi face à une charge de travail importante. Ce qui limite parfois leur capacité à offrir un accompagnement de qualité.
De plus, France Travail est encore en phase d’ajustement. Si ses résultats se disent prometteurs, l’efficacité de cette nouvelle structure dépendra de sa capacité à maintenir un équilibre entre exigence et accompagnement.
Le défi reste de taille : accompagner efficacement un maximum de demandeurs d’emploi. Et ce, tout en répondant aux besoins d’un marché du travail en constante évolution.
La CNIL inquiète, elle lance une alerte à France Travail
France Travail, anciennement Pôle Emploi, pourrait-il être victime d’une nouvelle cyberattaque en 2025. Comme celle qui a frappé l’organisme en mars 2024 ? La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) semble vouloir éviter ce scénario.
Dans une délibération publiée au Journal officiel le 1ᵉʳ janvier, l’autorité indépendante exprime son inquiétude. Au sujet de la mise à jour des systèmes d’information de France Travail.
Si la CNIL ne s’oppose pas au principe de ces partages de données, elle insiste donc sur la nécessité de mesures de sécurité adaptées. En effet, l’ouverture des systèmes d’information à un grand nombre d’organismes augmente les points d’entrée pour les cyberattaques.
En mars 2024, une cyberattaque avait compromis les données de 43 millions de Français via un partenaire de France Travail, Cap Emploi. Ce précédent illustre la vulnérabilité de ces systèmes et justifie les mises en garde de la CNIL.
L’autorité recommande donc au ministère d’exiger des garanties de sécurité strictes avant tout déploiement des nouveaux outils. Elle préconise aussi de mettre fin aux dérogations aux exigences de cybersécurité, parfois accordées dans des contextes d’urgence.
Les informations collectées par France Travail incluent des données sensibles (santé, condamnations pénales, données bancaires). La CNIL rappelle que leur traitement doit respecter le principe de stricte nécessité et être assorti de garanties renforcées.
La CNIL déplore que le projet, d’une telle envergure, ait fait l’objet d’une soumission en une seule fois. Via une procédure d’urgence. Elle regrette de ne pas avoir pu examiner tous les aspects du décret de manière approfondie.
Enfin, elle invite le ministère à poursuivre les échanges pour garantir la conformité des traitements envisagés. L’autorité se montre déterminée à suivre ce projet dans les mois à venir.