Interdiction du chauffage au bois en France en 2027 ? A quoi vous attendre vraiment

En France, de nombreux ménages optent pour le chauffage au bois, car ce dernier est plus économique. Et cette solution va perdurer.

En France, le chauffage au bois reste une solution largement répandue, notamment dans les zones rurales ou les régions montagneuses. Cependant, certaines rumeurs affirment que ce dernier pourrait disparaître prochainement.

Chauffage au bois : de nombreuses vertus

Utilisé par près de 7 millions de foyers, le chauffage au bois reste perçu comme une option économique et écologique. Que ce soit sous forme de bûches, de granulés ou de plaquettes, le bois est une ressource locale et renouvelable, à condition d’être gérée durablement.

Mais cette énergie n’est pas sans limites. Si le bois émet peu de CO₂ comparé aux énergies fossiles, il n’est pas totalement neutre en carbone.

De plus, les appareils anciens ou mal entretenus peuvent générer des particules fines, nocives pour la qualité de l’air. C’est pourquoi les autorités encouragent le remplacement des anciens poêles ou cheminées par des équipements plus performants.

Comme les poêles à granulés labellisés Flamme Verte. Le chauffage au bois séduit donc ainsi pour son aspect chaleureux et traditionnel, mais il nécessite un espace de stockage, de l’entretien, et une bonne anticipation des besoins.

Dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, cette solution reste compétitive. Mais, sachez que son coût peut varier en fonction des saisons, de la qualité du bois et de la demande locale.

Face à cela, d’autres alternatives émergent ou se confirment. Les pompes à chaleur, de plus en plus installées, offrent un excellent rendement énergétique.

Une solution efficace

Alimentées à l’électricité, elles peuvent ainsi capter les calories présentes dans l’air, l’eau ou le sol pour chauffer un logement. Elles sont particulièrement efficaces dans les habitations bien isolées.

Le chauffage solaire, bien que moins répandu, séduit par son autonomie et son absence d’émissions. Quant au gaz naturel, il reste une option appréciée en milieu urbain.

Et ce, même s’il est voué à être progressivement remplacé par des solutions plus vertes, comme le biogaz. Dans tous les cas, le choix d’un mode de chauffage dépend des caractéristiques du logement, de son isolation.

Mais aussi du mode de vie des occupants. Et avec la transition énergétique en cours, le bois continuera d’avoir sa place, à condition de se voir utilisé intelligemment.

Ces derniers jours, plusieurs titres de presse ont laissé entendre que ce dernier allait disparaître. À l’origine de cette inquiétude : un projet de la Commission européenne, dévoilé en début d’année, visant à renforcer la norme Ecodesign.

Cette réglementation encadre les critères que doivent respecter les appareils de chauffage pour être commercialisés dans l’UE. Premier point essentiel à rappeler : cette évolution réglementaire ne concerne que les conditions de mise sur le marché.

Chauffage au bois : son interdiction n’a pas lieu d’être

Les foyers déjà équipés pourront donc continuer à utiliser leurs poêles, inserts ou chaudières. Le projet vise simplement à imposer aux nouveaux équipements des performances accrues, tant sur le plan énergétique qu’environnemental.

Monoxyde de carbone (CO), oxydes d’azote (NOx), composés organiques volatils (COV). Autant de polluants que la future norme ambitionne de limiter plus strictement encore.

Aujourd’hui, les seuils exigés par Ecodesign sont déjà proches de ceux du label français Flamme verte. Bruxelles souhaite aller plus loin. Et ce n’est pas anodin : si le chauffage au bois affiche un bon bilan carbone comparé au fioul ou au gaz, il reste l’une des principales sources de pollution de l’air.

Selon Atmo France, dans les Hauts-de-France et en Normandie, un quart des PM10 relevées durant l’hiver 2021 provenait de la combustion de biomasse. Face à l’ambition de la Commission, les fabricants et certains eurodéputés ont tiré la sonnette d’alarme.

Le projet initial fixait des seuils si élevés qu’il aurait, de fait, rendu la majorité des équipements invendables sur le marché européen. Sous la pression, la Commission européenne a reporté la présentation du texte, initialement prévue le 12 février 2024.

La nouvelle mouture du projet pourrait se voir soumise à consultation d’ici à la fin de l’année. L’entrée en vigueur de la norme renforcée reste fixée au 1er janvier 2027.

À ce stade, difficile d’en mesurer précisément l’impact, mais une chose est sûre. Les fabricants devront adapter leurs gammes, ce qui pourrait entraîner une hausse des prix, comme souvent en cas de saut technologique.