![IPTV: Canal+ frappe fort et vous allez vite le regretter](https://www.tuxboard.com/wp-content/uploads/2025/02/IPTV-Canal-frappe-fort-et-vous-allez-vite-le-regretter-658x329.jpg)
Face au piratage de ses contenus, Canal+ a décidé de sortir l'artillerie lourde pour permettre de ne plus pirater ses contenus.
En France, le piratage des services IPTV (Internet Protocol Television) connaît une croissance fulgurante, devenant un véritable casse-tête pour les ayants droit et les autorités. Face à ce phénomène, Canal+ a décidé de prendre les devants.
IPTV : un phénomène qui prend de l’ampleur
Les IPTV, ces plateformes illégales permettent d’accéder à des milliers de chaînes et contenus premium à un coût dérisoire. Elles défient ainsi les offres légales des opérateurs télévisuels.
L’IPTV légale repose sur la diffusion de chaînes TV via internet, proposée par des fournisseurs officiels comme Orange, Free, SFR ou Canal+. Cependant, des acteurs illégaux détournent cette technologie pour proposer des abonnements illégaux à moindre coût.
Elles offrent un accès à des bouquets payants, y compris Canal+, beIN Sports, Netflix, Amazon Prime Video ou RMC Sport. Ces services reposent sur des serveurs pirates, hébergeant les flux TV captés frauduleusement.
Puis, elles se voient ainsi redistribuées aux abonnés via des applications spécifiques ou des boîtiers TV. Ces offres sont donc souvent vendues sur les réseaux sociaux, Telegram, ou des forums spécialisés.
Le piratage IPTV représente une perte annuelle estimée à plusieurs centaines de millions d’euros. Pour les diffuseurs officiels et les producteurs de contenus.
La facilité d’accès et le coût attractif de ces services illégaux incitent de nombreux consommateurs à se détourner des abonnements légaux. Ce qui met en péril l’économie du secteur audiovisuel.
L’ARCOM s’en mêle
Selon l’Hadopi (désormais intégrée à l’ARCOM), environ 3 millions de Français utilisent une IPTV illégale. Face à cette explosion du piratage IPTV, les autorités françaises ont intensifié leur lutte.
L’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). En collaboration avec les ayants droit et la police, mène régulièrement des opérations de démantèlement de réseaux.
En 2023, plusieurs sites et serveurs IPTV illégaux ont été saisis, privant des milliers d’abonnés de leur service. Les revendeurs et administrateurs risquent de lourdes peines de prison et des amendes pouvant aller jusqu’à 300 000 euros.
Les utilisateurs eux-mêmes ne sont pas à l’abri, bien que rarement poursuivis. Ils s’exposent à des sanctions allant jusqu’à 3 ans de prison et 75 000 euros d’amende, selon le Code de la propriété intellectuelle.
S’abonner à une IPTV illégale présente des risques bien au-delà du simple aspect légal. Ces services étant gérés par des réseaux criminels, les utilisateurs exposent leurs coordonnées bancaires et informations personnelles à des risques de piratage ou d’escroquerie.
Les serveurs pirates se voient donc souvent fermés, rendant l’accès aux contenus imprévisible. D’ailleurs, les applications IPTV illégales peuvent contenir des logiciels malveillants, compromettant la sécurité des appareils.
Pour renforcer la lutte contre le piratage IPTV, la loi française évolue. L’ARCOM a désormais la capacité de bloquer rapidement les sites et serveurs IPTV pirates, en collaboration avec les FAI (fournisseurs d’accès à Internet).
Canal+ sévit face aux IPTV
Pour contrer ces pratiques, Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP) ont saisi le tribunal judiciaire de Paris fin 2024. Ils ciblent directement plusieurs fournisseurs de VPN.
Selon L’Informé, cette action judiciaire vise plusieurs acteurs majeurs du secteur : NordVPN, Proton VPN et Cyberghost. Canal+ a également ajouté à sa plainte Surfshark VPN et ExpressVPN (via son éditeur Expressco Services/Express Technologies Limited).
Les plaignants s’appuient sur l’article 333-10 du Code des sports, qui leur permet de demander aux autorités judiciaires d’imposer « toutes mesures proportionnées ». Pour protéger leurs droits, y compris à l’encontre des intermédiaires facilitant ces infractions.
Par ailleurs, Canal+ et la LFP continuent leur lutte contre les IPTV illégales, ciblant notamment boxtv60.com, fmytv.com. Popcorn IPTV, Net IPTV, Facto IPTV, Movie Live IPTV, DINO TV et WhishIPTV.
Ces dernières années, des centaines d’adresses ont déjà été bloquées. Dans un communiqué, la LFP a confirmé avoir saisi la justice afin d’exiger des VPN qu’ils mettent en place des mesures empêchant l’accès aux contenus illégaux.
Si la demande se voit donc acceptée par le tribunal, l’Arcom pourrait ensuite actualiser régulièrement la liste des sites bloqués. Cette offensive s’inscrit dans une stratégie plus large.
Après avoir obtenu le blocage et le déréférencement de nombreux services illégaux, les ayants droit s’en sont pris aux DNS alternatifs permettant de contourner ces restrictions. Désormais, les VPN sont dans leur ligne de mire.