Photographe professionnelle pour la mode et la publicité, Lisa Carletta est une artiste ultra talentueuse.
Cette jeune belge qui a débuté sa carrière en 2008 seulement est d’un genre atypique. Un physique rock n’roll qui frise avec celui de P.J. Harvey, des photos qui claquent, des couleurs qui marquent.
Lisa ne travaille pas seulement pour les autres, elle s’acharne à farfouiller dans ses démons pour réaliser des séries dont les sujets tournent souvent autour de l’enfance. Sa propre enfance ? Très certainement.
Dans sa dernière série, intitulée « I Love You Mum » (Je t’aime Maman), Lisa Carlotta explore l’étrange relation qui se tisse entre une mère et sa fille. Ou plutôt l’absence de relation.
Mère toxique, mère vénéneuse, mère qui se demande ce qu’elle fiche là, mère qui irait bien voir son amant (existe-t-il seulement ?), mère qui délaisse sa fille et que se laisse bien volontiers prendre en charge par cet enfant-poupée-figée-immobilisée-pas-bouger.
Il y a là quelque chose de glaçant, de dérangeant mais qui est follement esthétisant. C’est du ressort du conte moderne, un conte pour adulte blindé de fric, qui s’emmerde un peu dans sa bourgeoisie et qui regrette peut-être ses choix de vie.
Madame Bovary existe, Lisa Carletta l’a immortalisée.