Il ne s’agit pas du scénario d’un blockbuster hollywoodien, mais d’une terrible information rapportée par un journal sibérien. Un sinistre jeu en ligne aurait ainsi poussé au suicide plus de 130 jeunes russes, souvent décris comme fragiles. Sur place, les investigations se poursuivent.
Blue Whale, le jeu « mortel » qui cartonne sur les réseaux sociaux russes
Véritable carton sur les réseaux sociaux russe, le jeu en ligne Blue Whale demande aux participants de suivre une cinquantaine d’instructions. Si le concept semble à première vue plutôt sage, il s’agit en réalité d’une version du « Jacques a dit » particulièrement sinistre. Certaines des instructions suivies par les ados les ont en effet pousser à commettre l’irréparable.
Selon le Siberian Times, l’enquête se poursuit afin de découvrir qui sont les responsables de cette application pour le moins morbide. Yulia Konstantinova, 15 ans, et Veronika Volkova, 16 ans, se seraient suicidées en se jetant depuis le toit de leur immeuble situé à Ust-Ilimsk, dans la région de la ville d’Irkoutsk.
Yulia avait posté le mot « Fin » sur le mur de son profil juste après avoir mis en ligne l’image d’une baleine bleue. Cette image symbolise le jeu en vogue sur les réseaux sociaux qui encouragent les adolescents à commettre l’irréparable.
Son amie Veronika avait quant à elle posté la phrase « Je ne ressens plus rien… c’est la fin ». Durant les jours précédent sa mort, la jeune fille avait régulièrement des messages déchirants comme « Avez-vous vous aussi le sentiment que vous devenez peu à peu inutile ? » ou « je ne suis rien de plus qu’un fantôme ».
Un jeu morbide qui aurait déjà fait 130 victimes
Malheureusement, les morts tragiques de Yulia et Veronika sont loin d’être les seules ayant un lien établi avec le jeu Blue Whale. Toujours selon le Siberian Times, une autre adolescente russe âgée de 14 ans s’était suicidée deux jours plus tôt en se jetant sous un train. Cette dernière n’a pour l’heure toujours pas été identifiée.
L’an dernier, le journal Novaya Gazeta avait déclaré :
« Nous avons recensé 130 cas de suicides d’adolescents. Ceux-ci ont eu lieu entre novembre 2015 et avril 2016. Quasiment toutes les victimes étaient membres des mêmes groupes sur les réseaux sociaux et vivaient dans des familles heureuses »
« Nous pouvons affirmer avec certitude que ce sont des adultes qui prennent contact avec les ados et gagnent leur confiance. Ils connaissent leurs habitudes et leurs passions, et ils utilisent leurs expressions et leur culture. »
« Il s’agit de personnes mal-intentionnées ont de bonnes connaissances en matière de psychologie. Ils persuadent les filles qu’elles sont grosses, et disent aux garçons qu’ils sont des bons à rien et des losers. Ils leur expliquent qu’un autre monde existe, et qu’ils font partie des élus de cet autre monde. »
Les autorités russes ont ouvert une enquête pour « incitation au suicide » suite aux décès de Yulia et Veronika, en accordant une attention particulière aux personnes avec qui elles étaient en contact sur Internet.
Deux adolescents ont été arrêté par la police sur les lieux pour avoir filmé le double suicide. L’enquête suit son cours.
Phillip Budeikin, un jeune homme âgé de 21 ans, a quant à lui été accusé d’avoir mis en place plusieurs groupes incitant au suicide sur les réseaux sociaux russes l’année dernière.
Des ados poussés à bout
Les ados les plus vulnérables reçoivent des directives sinistres lorsqu’ils jouent à Blue Whale. On leur demande de s’auto-mutiler en dessinant à l’aide d’un couteau la silhouette d’une baleine sur leur poignet ou leur jambe, et ils reçoivent régulièrement des phrases énigmatiques du type « Combien de journées aussi déprimantes que celle-ci allez-vous encore vivre ? »
Blue Whale les pousse à avoir des pensées suicidaires en leur envoyant des images particulièrement glauques représentant un train sous lesquelles on peut lire « ce monde n’est pas pour nous », ainsi que des photographies d’adolescents perchés sur un toit affirmant « être les enfants de la génération morte ».
Les jeunes russes sont aussi invités à regarder des films d’horreur du matin au soir et à se réveiller tous les jours à 4h20. Et après 50 jours de torture mentale, on leur demande alors de commettre l’irréparable.