Ils pratiquent le « street workout » ou « culturisme urbain » et les quartiers dévastés de Gaza sont leur terrain de jeu. Voici l’histoire étonnante de ces jeunes palestiniens qui ont décidé de vivre leurs rêves au milieu des ruines.
Le street-workout est une discipline d’origine suédoise. Elle consiste à utiliser les environnements urbains afin de développer sa masse musculaire. De nombreux éléments de celle-ci sont en fait dérivés du « Parkour » autre discipline urbaine d’origine française mêlant gymnastique et acrobaties. Bakr Al-Makadmeh l’a découverte en visionnant des vidéos sur Youtube, et voila près d’un an qu’il la pratique et en profite pour coacher ses amis et les motiver.
Bakr Al-Makadmeh a déclaré :
« Ces mouvements demandent beaucoup de travail, vous ne pouvez pas les apprendre en une seule journée. Il m’a fallu près de 6 mois pour les effectuer correctement et sans risques. Nous étions une vingtaine d’hommes au début de l’aventure, nous ne sommes plus que quatre aujourd’hui. »
Ces quatre amis, donc trois vivent dans le camp de réfugiés de Shati, pratiquent cette discipline avec les moyens du bord. Murs écroulés, structures et autres barres de métal rouillées sont leurs principaux « outils » lorsqu’il se rendent dans les quartiers dévastés de Gaza. Ils ne peuvent se payer du talc pour sécher leur sueur et renforcer leur prise, alors ils utilisent le sable collé sous leurs pieds.
Suleiman Taleb, un autre membre du groupe âgé de 21 ans et suivant des études pour devenir enseignant a déclaré :
« Nous somme le premier groupe pratiquant le street-workout en Palestine. Dans la bande de Gaza, malgré le blocus, malgré les horreurs de la guerre, les bombardements et tout le reste, nous essayons de vivre comme tout le monde et d’innover. »
Nasmane, un autre étudiant et membre du groupe a ajouté :
« Nous avons contacté la municipalité et les autorités en charge de la jeunesse et des sports, mais personne ne nous a répondu. On a alors souhaité construire nos propres équipements afin de pouvoir pratiquer notre discipline favorite, équipements payés de notre poche. On a constaté quelques jours plus tard que les autorités les avaient démontés avant de les jeter. C’est vraiment dommage, il y a tellement de talent ici, des artistes, des athlètes, des chanteurs… »
Le rêve de ce groupe hors du commun serait de pouvoir participer à des compétitions internationales afin d’avoir la chance de rencontrer tous les athlètes qui les inspirent. C’est évidemment tout ce qu’on leur souhaite, et on salue leur courage et leur volonté hors du commun.