Kilian Jornet a atteint le sommet Everest vers minuit, dans la nuit de dimanche à lundi. Il s’agissait de la dernière étape de sa quête « Summits of my Life » débutée en 2012 et visant à établir des records d’ascension sur les plus hauts sommets de la planète.
26 heures pour gravir l’Everest par le versant nord, sans cordes ni oxygène
Le catalan avait déjà tenté une ascension de l’Everest par la face nord en 2016, mais la période de la mousson l’avait empêché de la réussir. C’est seulement en mars dernier qu’il a obtenu un permis pour la retenter, et cette fois-ci était la bonne.
Jornet s’est envolé pour le tibet à la mi-avril, et a réalisé le sommet le 22 mai 2017. Voici ses premiers mots après l’exploit :
« Je me sentais bien jusqu’à 7700m, conformément à mes prévisions, puis j’ai commencé à avoir des maux d’estomac, sans doute dus à un virus. A partir de là, j’ai avancé doucement, m’arrêtant régulièrement. Ce qui ne m’a pas empêché d’atteindre le sommet à minuit dans la nuit de dimanche à lundi. »
Kilian Jornet a déclenché son chronomètre à la hauteur du monastère de Rongbuk, avec face à lui plus de 3800 mètres de dénivelé positif à gravir, dont 30 kilomètres de moraine et 2300 mètres à effectuer en très haute altitude.
Il aura mis en tout et pour tout 26 heures pour réaliser son ascension éclair de l’Everest par le versant nord, sans cordes ni oxygène.
Un exploit, mais pas un record
Si la performance hors du commun réalisée par Jornet force l’admiration et le respect, il ne s’agit pas d’un record. A l’aller, le catalan a déclenché son chrono à proximité du monastère de Rongbuk, mais ses maux d’estomac l’ont contraint à le stopper à proximité du camp de base avancé sur le chemin du retour.
Il y a en effet deux camps de bases pour l’ascension de l’Everest par le versant nord. Le premier est proche du monastère de Rongbuk et est accessible en véhicule, tandis que le second se situe à proximité du glacier.
En 1989, le français Marc Batard avait réussi l’ascension de l’Everest par la voie népalaise en moins de 24 heures, et le tyrolien Hans Kammerlander avait mis seulement 16 heures par le versant nord en 1996.
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