Nous vous proposons de revoir pendant quelques jours le Live de Kraftwerk, diffusé le samedi 14 septembre sur Arte. La claque visuelle de la semaine.
Dans une époque caractérisée par un certain vide culturel, les fondateurs de Kraftwerk cherchent à exprimer leurs idées novatrices et leurs obsessions à travers des formes inédites. Fondé en 1970, le groupe s’empare des rouages de la pop commerciale pour s’affirmer à l’avant-garde. Pionnier de la musique électro, Kraftwerk invente la musique du futur en se projetant déjà à l’ère du tout numérique. Longtemps avant l’apparition des premiers téléphones portables, le groupe prédisait ainsi l’avènement d’une époque où les ordinateurs nous relieraient au monde, où notre perception serait guidée par des pixels lumineux, et où notre environnement sonore consisterait en un bruit de fond généré par des machines. De même, les textes de leurs premières chansons annonçaient la contraction du langage à laquelle nous assistons avec les SMS. Visionnaire, expérimental et radical, mais en même temps commercial et parfaitement adapté à l’univers des clubs, leur son électronique a influencé nombre d’artistes majeurs d’aujourd’hui.
De la scène au musée
Rythmé par les commentaires des plus grands spécialistes de la culture pop – le journaliste Paul Morley, la commissaire de la Tate Modern Catherine Wood, le photographe du groupe Peter Boettcher, le gourou du graphisme Neville Brody, Holger Czukay, du groupe Can, le DJ français François Kevorkian ou Derrick May, représentant de la scène techno de Detroit –, foisonnant d’archives et d’images illustrant les thèmes chers au groupe (mouvement, communication, automatisation, coexistence entre homme, nature et technologie…), ce film décrypte les contradictions qui fondent l’essence de Kraftwerk. Des extraits exclusifs de leur série de concerts « Der Katalog 1 2 3 4 5 6 7 8 », donnés à la Tate Modern à Londres en février dernier, complètent ce tour d’horizon.