hobbit la desolation de smaug

11 ans après la sortie du premier opus de la trilogie du seigneur des anneaux qui restera l’une des plus grandes trilogies cinématographiques. Notre cher Peter Jackson a repris du service avec Bilbo dont le premier épisode est sorti l’an dernier, avec quelques défauts gênants comme le fait que le film ait un équilibre instable. Mais Peter Jackson était quand parvenu à me plonger en pleine Terre du Milieu. Et c’est c’est avec beaucoup d’attente et beaucoup de plaisir que j’ai pu  me replonger dans la terre du milieu avec ce second volet du hobbit, intitulé « Le Hobbit : la Désolation de Smaug » (voir la ), avec une certaine excitation, mêlée d’inquiétude toutefois. Verdict ?

Hobbit Bilbo Trésor

Rappelons que Le Hobbit est un roman pour enfants, LSDA une œuvre bien plus sombre. Faire un mix des deux était périlleux.
Ayant lu le livre, je ne suis jamais parti dans l’optique de voir un grand film d’action comme pouvait l’être LSDA. C’est pour cela que j’avais bien aimé le premier volet du hobbit car le coté conte prenait le dessus. Or là, Peter Jackson choisit le chemin inverse, le conte enfantin s’efface encore plus et laisse place à l’épique. On voit que Peter Jackson a choisit son camp et qu’il fait  une réalisation de Fan Service. Je suis un peu déçu car, certes j’ai adoré le LSDA, c’est même l’un de mes films préféré mais je trouve dommage que le Hobbit n’est pas sa propre identité. En effet, à mon sens les enjeux ne sont pas les mêmes.  Ainsi, l’histoire originale se veut nettement plus légère que Le Seigneur des Anneaux et la quête de Bilbo n’atteint dès lors jamais l’ampleur et l’envergure de celle de Frodo. Et j’ai peur que cette trilogie manque de cohérence au final, seul l’avenir nous le dira.

Bien sur, on sort du film des étoiles plein les yeux mais en y réfléchissant bien à tête reposée, on remarque certaines incohérences et défauts. Je tiens à préciser que je vais pas mal « critiquer » mais je trouve que c’est tout de même un très bon film.

Hobbit2 forêt

Le début du film commence de la meilleur des manières, on est directement transporté en comté grâce aux excellentes mélodies d’Howard Shore. Et c’est avec le sourire jusqu’aux oreilles que nous reprenons notre histoire, là ou nous avions du abandonner nos héros.

Hobbit2 scène tonneau

Le premier tiers du film s’avère par ailleurs assez rythmé et ne comporte finalement pas de superflu. La rencontre avec les Elfes de la Forêt Noire est par ailleurs réussie. On a un royaume des elfes magnifique. Peter Jackson dépeint un univers achevé et le complète par une séquence d’action remarquable. Encore plus qu’à l’accoutumée, il utilise l’outil numérique pour servir son cinéma, (un peu à tort et à travers). La scène des araignées est également bluffante. D’ailleurs durant cette scène, on assiste à un  ajout subtil de la part Peter Jackson qui va conférer une nouvelle caractéristique à l’anneau. En effet, dés que Bilbo enfile l’anneau, il entend et comprend les animaux et c’est assez intéressant et novateur, car comme on le sait dans l’univers de Tolkien les animaux parlent, or cet caractéristique n’avait pas été exploitée auparavant.

D’un point de vue visuel, la magnificence du Seigneur des Anneaux passait par la magnificence de ses décors, qui donnaient envie de se prendre illico presto un billet pour le pays des kiwis et de venir visiter hobbitbourg. Et cet épisode ne déroge pas à la règle, certains décors sont magnifique, comme Lake Town ou l’intérieur de la Montagne Solitaire. Ce qui décevait dans le 1er hobbit était l’effet un peu carton-pate du décor. Dans ce volet  grâce à la numérisation (il y a du bon aussi). Des lieux comme Lake Town ou l’intérieur de la Montagne trouve une réelle identité, la forêt noir est magnifique  et le village du lac me fait penser à des univers de jeux-video (Skyrim, The witcher). De plus, les scènes nous proposent bien souvent des plans judicieux qui donnent au film un ton très aérien.

Ici comme dit auparavant Peter Jackson se détache du conte pour enfant pour en faire une réelle oeuvre épique. En témoigne l’évolution de chaque personnage et les nombreuses scènes de bastons, l’univers se veut sombre à la manière du seigneur des anneaux.

De plus la 3D est impeccablement maniée, le numérique est magnifique mais je n’en suis pas fan, pour moi ça dénature le cinéma en règle général, à titre d’exemple Gravity est entièrement fait en image numérique, les visages des acteurs ont été reconstitué et c’est certes bluffant mais dommage bref…

De plus l’une des scènes les plus marquante n’est autre que la scène d’évasion des nains en tonneaux. C’est vraiment jouissif, on voit que Peter Jackson s’est fait plaisir et pour le coup c’est vraiment épique. Le seul reproche que je ferai à cette scène est que lors d’un changement de caméra dans le cours d’eau où on essaie de nous plonger dans l’action comme si on se trouvait dans un de ses tonneaux et sacrilège ! C’est évident que cette partie a été tournée à l’aide d’une GoPro, certes la Gopro peut tourner en 4K  mais quand même, la qualité en pâti pour le coup.

Hobbit 2 Legolas

Le personnage de Bilbo va aussi évoluer au fur et à mesure de l’aventure, il devient plus mature et on voit bien le pouvoir qu’exerce l’anneau sur lui. Il devient dépendant de ce dernier et commence à l’appeler « mon précieux »… Bilbo se transforme en vrai leader des troupes et use de toute sa malice de hobbit de base pour sortir ses amis de différentes situations. Mais ce film est surtout axé sur un autre personnage que Bilbo. Et c’est bien évidemment Thorin qui vient voler la vedette à notre voleur. Thorin, chef nain en profite pour s’imposer un peu plus et il le fait très bien. Vers la fin du film, le côté sombre de son personnage ressort, en effet Thorin est l’anti-Aragorn en quelque sorte, on sent vraiment qu’il aspire au pouvoir et à la soif de vengeance. Quand à  Gandalf comme à son habitude, il vit les histoire dans son coin. Mais c’est grâce à son travail de l’ombre que l’on va  comprendre qu’au-delà de la quête des Nains, c’est la Terre du Milieu qui est en danger (ce qui me laisse septique, voir plus bas).Quant aux nains, si Thorin, Balin et Kili sont mis en avant les autres nains disparaissent presque de cette histoire.

Puis niveau acteur faut dire aussi que le casting y met du sien. Le casting est irréprochable à commencer par Martin Freeman, toujours aussi bon en Bilbo. Puis vient deux nouveaux personnages. On a premièrement,  le retour d’Orlando Bloom dans un Legolas plus sombre et charismatique que celui du Seigneur des Anneaux, ça plaira ou pas, personnellement je lui préfère son rôle de penseur dans LSDA que de bourrin « numérisé » de cet opus. Mais au moins il représente bien l’elfe de la culture Heroic Fantasy. Et on assiste à un petit dialogue entre Legolas  et Gloïn (le père de Gimli) qui est un beau clin d’oeil et assez drôle.

Hobbit 2 nain et bilbo

Autre ajout de personnage ne faisant pas parti de l’oeuvre original, l’elfe Tauriel, une guerrière forte et courageuse interprété par  Evangeline Lilly qui  aurait pu être très intéressante mais qui au final ne sert à pas grand chose (voir plus bas, critique)

Puis parlons de Smaug. Benedict Cumberbacth nous réserve une prestation vocale fabuleuse dans son rôle du dragon Smaug (film vu en VO). Il trône tel un roi dans « sa » salle du trésor. Et on retrouve bien les traits de caractères des dragons de contes. L’esprit du dragon est bien retranscrit avec son mépris envers toutes les autres races. Pour moi, Smaug est à l’heure actuelle le dragon le plus réussi de l’histoire du cinéma. D’ailleurs petite anecdote amusante, la rencontre entre Martin Freeman (Bilbo) et Smaug est drôle quand on sait que Benedict Cumberbacth n’est ni plus ni moins que Sherlock et Martin Freeman interprète Watson son fidèle compagnon dans l’excellente série de la BBC

Vient le temps des critique car en y réfléchissant ce film est bourré de petits défauts et incohérences : comme le premier volet, ce second opus souffre également de quelques longueurs (notamment à la fin) qui affaiblissent le rythme mais ceci est dû au format.

Aussi on note,  une improbable Love Story qui aboutit à l’une des scènes les plus ridicules à base d’épinard sur poitrine, enfin vous verrez par vous même là, on se demande à quoi pensait Peter Jackson, ainsi malgré ce désir d’étoffer les personnages et leurs relations, on peut se questionner sur l’intérêt de la romance. De plus si je me souviens bien le seul nain non maquillé est kili, on pouvait donc deviner peut être l’envie de PJ d’en faire son Beau Gosse et l’histoire d’amour qui va avec, car kili est bien le seul nain qui ne ressemble pas à un nain, soyons clair.

En effet, on a beaucoup reproché à Peter Jackson, dans le 1er hobbit,  le fait qu’il n’y ait pas de personnage féminin, mais il faut savoir que dans le livre, il n’y en a pas. Puis rappelons que à l’époque où Tolkien a écrit le hobbit, les femmes n’avait pas beaucoup d’importance dans la société. Donc l’ajout volontaire d’une elfe apparaissait aguicheur et intéressant au début. Au final on se rend compte qu’elle n’a aucun impact sur l’histoire, seulement pour l’histoire d’amour dénué d’intérêt. Au contraire du seigneur des anneaux où là l’apport féminin avait une réelle importance sur les choix de nos différents héros (Aragorn notamment) et surtout elles avaient du charisme !! (Arwen et Eowyn de Rohan femme guerrière). Tandis qu’ici on se contente d’un simple triangle amoureux nauséabonde entre Legolas-Tauriel et Kili.

Autre point noir, le personnage de Beorn qui n’est pas assez exploité et qui est pourtant l’un des personnages qui m’avait le plus marqué quand j’avais lu livre.

Bilbo2 Gandalf

Après, l’histoire avec Gandalf et le nécromancien mais WTF, quel est l’intérêt de le dévoiler maintenant, cela aurait du être à mon sens tout l’intrigue du 3eme volet. J’ai peur que le 3eme volet ne soit qu’un redis et une justification de ce qui se passe dans ce 2nd volet. J’avais imaginé que la fin de ce hobbit serait la fin du livre et la 3eme et dernière partie une invention total sur l’histoire du nécromancien notamment. D’ou l’incohérence car dans le LSDA Gandalf découvre seulement que SAURON est de retour or si on se réfère à cet opus, Gandalf est déjà au courant. Enorme incohérence, c’est vrai Gandalf serait au courant de la renaissance de Sauron ? Mais alors, pourquoi au début de « La communauté de l’anneau » va-t-il chercher des informations sur une possible résurrection de celui-ci ? Une seule solution Hermione Granger est passé par là pour lui lancer le sortilège « obliviate ».

Aussi, c’était à craindre : l’idée de créer un troisième film au beau milieu de la post-production était douteuse. Car si l’on ne doute pas de la constante générosité d’un réalisateur comme Peter Jackson, le livre Bilbo ne se prête peut-être pas à une adaptation cinématographique aussi longue que le seigneur des anneaux.

Le découpage surprend par rapport au livre.  Si on a lu livre on sait ce qui se passe et on ne voit pas pourquoi on assiste à une telle fin certes qui laisse en suspens total. Mais quels intérêts lorsqu’on sait que :

SPOILERS

(Smaug se fait tuer des qu’il arrive à Esgaroth). A moins que Peter Jackson invente une bataille qui durera plus d’une heure je ne vois pas comment il va réussir à meubler ce 3eme et dernier volet. Tout en sachant que l’histoire avec le nécromancien a déjà été révélée.

Fin du SPOILER

On a l’impression qu’il y a moins de passion de la part Peter Jackson en règle général, je parle pour l’ensemble du hobbit pas seulement cet épisode. Il faut savoir qu’à la base ce n’était pas lui qui été prévu à la réalisation mais il devait juste produire, donc superviser en quelques sorte et on sent qu’il tire sur la ficelle.

Autre petit défaut, la bande son en général, on a pas de réel innovation niveau bande son et surtout svp, il faut rester jusqu’à la fin pour le générique c’est de la Pop… Seriously ???

Néanmoins, Jackson a rusé et enrichit l’œuvre du mieux qu’il le peut pour exploiter au maximum le potentiel contenu dans l’œuvre de Tolkien. La Désolation de Smaug se retrouve alors avec une certaine quantité de sous-intrigues dont on ne saisit pas forcément l’intérêt,mais qui sont plaisantes à suivre. Problème avec ces sous intrigues, les personnages se multiplient et leur intérêt n’est absolument pas exploité tant ils paraissent survolés et incomplets.

Et Peter Jackson choisit de terminer son film, de la façon la plus abrupte et la plus frustrante qui soit, à l’image d’un cliffhanger de série télé. Et là on reste bouche bée devant et on se dit j’ai attendu 2H45 pour ça ! 

Conclusion : « la Désolation de Smaug », est la digne suite d’ «Un Voyage inattendu ». On reste sur notre faim et on veut avoir le fin mot de l’histoire.. La tension dramatique est à son comble, la fin de cette Désolation de Smaug en frustrera plus d’un car il faudra attendre encore une année pour assister à la fin de l’épilogue, qui pourra soit être merveilleux ou juste le film de trop, car oui on  ressort avec un gout d’inachevé tant, on se rend compte que le format trilogie n’est pas adapté. Mais, au final le plaisir est toujours là, la magie opère et on sera au rendez-vous en décembre 2014.