Le permis de conduire à vie est-il une légende urbaine ? Un changement notable concernant les seniors pourrait entrer en application...
L’année 2024 est une année de changement à tous les niveaux. Concernant le permis de conduire, sachez que sa longévité se veut remise en question, notamment ce qui concerne les seniors.
Les nombreux changements du permis de conduire
Le permis de conduire tel que nous le connaissons change. En effet, depuis le début de l’année, plusieurs réformes sur les contraventions, l’assurance automobile et l’âge légal d’obtention du permis ont fait l’objet d’une mise en place.
Certaines réformes sont entrées en application et touchent non seulement les futurs automobilistes. Mais également ceux déjà en possession du permis.
Par exemple, les excès de vitesse de moins de 5 km/h ne se verront plus sanctionnés par un retrait de point. Bien qu’ils demeureront passibles d’une amende de 68 €.
Pour les excès de vitesse supérieurs à 50 km/h, l’amende sera de 135 €. De plus, le décret n° 2023-1150 du 6 décembre 2023, publié au Journal officiel le 8 décembre, abaisse l’âge légal pour passer le permis de conduire à 17 ans.
Cette mesure permet ainsi aux jeunes de passer leur permis plus tôt et d’alléger la charge des auto-écoles. Dès janvier 2024, il sera possible de passer le permis de conduire et de conduire seul dès l’âge de 17 ans.
Cette initiative vise donc à désengorger les auto-écoles et à offrir plus d’indépendance aux jeunes en apprentissage. Annoncée par Élisabeth Borne en juin, cette réforme constitue une avancée majeure, favorisant une mobilité et une maturité plus précoces pour les jeunes.
Des ajustements pour les Français
D’ailleurs, le permis de conduire continuera d’évoluer avec plusieurs ajustements prévus. Depuis le 1ᵉʳ mars 2024, les titulaires du permis BEA (boîte automatique) pourront passer au permis B (boîte manuelle) sans attendre trois mois.
Cela simplifie ainsi l’accès à la conduite. Cette réforme s’aligne sur les normes européennes et vise à améliorer la mobilité des conducteurs au sein de l’UE.
La formation sur simulateur se verra donc renforcée, passant de une à deux heures, pour mieux préparer les candidats à diverses situations de conduite. Par ailleurs, une aide financière de 10 % se verra accordée pour les formations au permis via le CPF.
Cela rendra ainsi la formation plus accessible et encourageant l’acquisition du permis. Ce qui se veut crucial pour l’insertion professionnelle et sociale.
En parallèle, depuis le mois de février, il est possible d’obtenir son permis de conduire au format digital. Cela marque donc une étape supplémentaire dans la modernisation des démarches administratives liées au permis de conduire.
Concernant sa longévité, sachez que la question du permis à vie pour les seniors est en ce moment même étudiée. Les partisans et les opposants de cette mesure s’affrontent sur sa nécessité.
Fin du permis de conduire à vie pour les seniors
De récents faits divers ont alimenté ce débat. Début juin, sept enfants âgés de sept à onze ans sont blessés alors qu’ils circulent à vélo à La Rochelle.
En sortie périscolaire, ils ont été heurtés par une dame de 83 ans qui roulait à contresens. « La dame a remonté toute la rue sur la file de gauche à contresens. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait », a déclaré un habitant à l’AFP, comme rapporté par La Dépêche.
Ce drame devrait relancer le débat sur la nécessité d’une visite médicale pour les conducteurs âgés. Le 28 février dernier, le Parlement Européen s’est opposé à cette idée. Bien que le rapport sur la directive du permis de conduire ait été validé.
Le projet de loi porté par la française Karima Delli, qui proposait un examen de la vue, des réflexes et de l’ouïe tous les 15 ans, a été rejeté. « Cette proposition ne vise pas à embêter des gens, mais à sauver des vies », avait expliqué l’eurodéputée écologiste.
Cependant, elle n’a pas recueilli la majorité nécessaire. « Les députés ont accepté que les conducteurs évaluent leur propre aptitude à conduire lors de la délivrance et du renouvellement du permis », a précisé le Parlement Européen.
Dans 14 États membres de l’Union, une visite médicale se dit déjà obligatoire, parfois de manière plus stricte que ce qui se voyait proposé. En France, cependant, aucune modification ne se veut envisagée pour l’instant, cela restreindrait fortement les déplacements des seniors.