Le leader charismatique du groupe de heavy britannique Motörhead s’est récemment confié lors d’une interview au sujet des terribles évènements de Paris.
Décidément, Lemmy Kilmister est un extra-terrestre. Le bassiste, chanteur et accessoirement parolier du groupe Motörhead est toujours là, et ce malgré des années d’excès en tous genres et d’auto-médication à grandes rasades d’alcools forts. Véritable légende du heavy, il ne semble pas vouloir lever le pied. En atteste la 23ème réalisation studio du groupe, sortie un peu plus tôt cette année et baptisée Bad Magic.
Voici les meilleurs moments de son interview. Des paroles mesurées et pleines de bon sens.
Qu’à t-il ressenti lors des attaques terroristes le 13 novembre dernier à Paris ?
Lemmy : « On regardait la télé lorsque l’on a appris la nouvelle, les chaines filmaient l’attaque et on pouvait entendre les coups de feu. C’est stupide. Ces gens sont tellement stupides. Pourquoi tout ça ? Comment peut-on penser que l’on accomplit un acte héroïque en tuant des gens innocents ? Fumiers. Lâches. »
Le fait qu’un tel acte aurait pu se produire lors d’un concert de Motörhead lui a-t-il déjà traversé l’esprit ?
Lemmy : « Oui, bien sûr, bien sûr. Je veux dire, nous avons joué plusieurs fois au Bataclan. Quelque chose comme dix fois. C’était un show régulier lorsque nous nous rendions à Paris, et heureusement, rien de similaire ne nous est jamais arrivé. »
Était-il clair pour lui que Motörhead ne serait pas en mesure de jouer en France immédiatement après les attentats alors que le concert prévu à Paris était déjà programmé ?
Lemmy : « Eh bien, je ne pense pas qu’ils nous auraient laissés jouer de toute manière. Je veux dire, notre concert était prévu le lendemain. »
L’attaque terroriste s’étant déroulée au Bataclan lors du concert des Eagles of Death Metal a-t-elle changé quelque chose pour lui en ce qui concerne sa vision des concerts et des risques qui les accompagnent ?
Lemmy : « Non, si ça ne tenait qu’à moi j’aurais donné mon concert le lendemain. Si les terroristes réussissent à vous empêcher de faire ce que vous aimez, alors ils gagnent. Je fais ce que je dois faire. Si la police annule notre spectacle, je ne peux rien faire de plus, la décision ne nous appartient pas. »
Les gens sont-ils plus vulnérables après les évènements de Paris ?
Lemmy : « Nous avons toujours été vulnérables. Chaque jour, vous sortez de chez vous et vous êtes vulnérables. Vous pouvez être fauché par un bus ou vous faire frapper et dépouiller. On est jamais vraiment en sécurité. Jamais. Profitez de l’instant présent, c’est notre seule certitude. »
A propos du fait que la France soit entrée en guerre contre l’État Islamique :
Lemmy : « Eh bien, mettez-vous deux secondes à la place du président. Je veux dire, ce qui s’est produit c’est l’équivalent de Pearl Harbor. Ce n’est pas le président qui a déclaré la guerre, ce sont eux. »
Peut-on parler de guerre pour qualifier la situation actuelle ?
Lemmy : « … Eh bien, il est difficile de définir la situation autrement. Un groupe d’hommes a semé la mort dans les rues de la capitale avec des armes automatiques et ils ont tué 137 personnes. Comment appelez-vous cela ? »
Pour une petite dose supplémentaire de « Lemmy », vous pouvez découvrir Gutterdämmerung, le film muet le plus bruyant du monde.