Si vous percevez le chômage tout en vivant à l'étranger, méfiez-vous. France Travail a durci les règles et tout manquement peut coûter cher.
Vous n’êtes pas sans savoir que les règles du chômage ont changé. France Travail a décidé de traquer les mauvais élèves et certains pourraient bien le payer cher.
Le chômage en France évolue de manière radicale
Les critères d’accès à l’assurance chômage vont subir des modifications. En effet, tout va changer à compter du 1ᵉʳ juillet prochain, selon une annonce du ministère du Travail.
Avant cette date, le ministère émettra un décret visant à encourager le plein emploi. Et à faciliter le retour rapide à l’emploi des personnes bénéficiant d’indemnités de chômage.
Suite à l’impasse des négociations entre les employeurs et les syndicats sur les questions liées à l’emploi des seniors et aux conditions de travail il y a environ deux semaines, le gouvernement reprend le contrôle. La définition des règles de l’assurance chômage évolue.
Depuis février 2023, la durée d’indemnisation a été réduite de 25 % pour les nouveaux bénéficiaires. Et ce, en raison de la baisse persistante du taux de chômage en France, actuellement à 7,5 %.
Cette réforme fait suite à une précédente lancée en 2019 et pleinement mise en œuvre fin 2021. Elle avait déjà resserré les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, en particulier ceux alternant entre périodes d’emploi et d’inactivité.
Sans attendre l’issue des discussions sur l’emploi des seniors, le Premier ministre Gabriel Attal avait dès janvier exprimé sa volonté d’approfondir la réforme de l’assurance chômage. En mars, il avait annoncé vouloir avoir défini les paramètres de cette réforme d’ici l’été.
Ce que vous risquez à vivre à l’étranger
Depuis des années, des milliers de Français choisissent de percevoir leurs allocations ailleurs qu’en France. Parfois, ces derneirs choisissent de partir vivre en Espagne.
Cette pratique, bien sûr, n’est en aucun cas légale. En effet, au mois de mai 2023, l’ancien ministre Gabriel Attal, en charge du budget, a présenté sa feuille de route pour renforcer les dispositifs de lutte contre la fraude.
Ce dernier avait rappelé que frauder, c’est voler. Cette fraude représente un montant significatif pour les finances publiques : en 2022, la fraude aux prestations sociales (RSA, Caf, etc.) se voulait estimée à 351 millions d’euros.
Cette somme était en partie due à ceux qui résident à l’étranger tout en continuant de bénéficier des aides françaises. Le magazine Equinox a partagé le témoignage de Théotime, 25 ans, originaire de Lyon, qui a décidé de braver les interdits.
Animé par le désir de voyager et proche du burn-out, il quitte son emploi à Paris en janvier 2023. Ce dernier décide de partir en voyage pendant 6 mois tout en percevant l’ARE (aide au retour à l’emploi).
Bien qu’il sache que percevoir le chômage hors de France se veut interdit, il se voit encouragé par l’expérience d’autres voyageurs qui touchent également des allocations. Cependant, sa conseillère de France Travail a vu ses publications sur les réseaux sociaux…
Toucher le chômage en partant à l’étranger, c’est interdit
Ce dernier a mutliplié les voyages en Asie alors qu’il prétendait être à Paris à la recherche d’un emploi. Il est confronté à ses actes lorsque France Travail lui demande de justifier ses déplacements.
Ce dernier a donc admis ses erreurs, mais les conséquences sont lourdes. Théotime doit donc rembourser environ 7 000 euros au gouvernement, équivalant à six mois d’allocations, par des remboursements mensuels de 500 euros.
Il a été repéré grâce à des techniques de surveillance renforcées. Telles que le webscrapping pour vérifier les activités sur les réseaux sociaux et l’examen des données bancaires.
Cette histoire souligne ainsi la montée des risques liés à la fraude aux allocations. Le gouvernement utilise aujourd’hui des outils de surveillance de plus en plus sophistiqués, mais de nombreuses fraudes passent encore entre les mailles du filet.