Il y a de cela quelques temps, nous vous conseillions quelques séries pour mieux connaître la Seconde Guerre mondiale. Hé oui, il est possible d’apprendre devant vos petits écrans et cette fois-ci, nous nous penchons sur l’histoire des État-Unis de la Déclaration d’Indépendance (XVIIIème siècle) à la Guerre de Sécession (XIX siècle).
1750 – The Book of Negroes
The book of Negroes nous raconte l’histoire américaine d’un point de vue différent de celui auquel nous sommes habitués : celui des nombreux esclaves arrachés à leurs terres natales qui seront témoins des grands bouleversements du 18ème siècle. Certains prendront part au combat pour l’indépendance des États-Unis, d’autres y verront une opportunité de se libérer du joug de l’esclavage.
Aminata est une femme africaine qui doit survivre dans un monde où tous semblent être contre elle. Enlevée par des marchands d’esclaves en Afrique de l’Ouest, puis vendue comme esclave en Caroline du Sud, elle entreprend alors un voyage extraordinaire à travers la Révolution Américaine. De New York à la Nouvelle Ecosse, en passant par les jungles dangereuses de la Sierra Leone, elle finit par obtenir sa liberté en Angleterre à l’aube du 19ème siècle.
« Il semble que j’ai des problèmes à mourir, je n’aurais pas dû vivre aussi longtemps, je suis Aminata Diallo »
L’histoire de cette mini série est adaptée du roman de Lawrence Hill, lui-même inspiré d’un document historique « Le livre des nègres ». Ce dernier est un registre manuscrit de 1783 qui contient la liste des loyalistes noirs ayant quitté New York pour la Nouvelle écosse dans le but de se battre au côté des troupes britanniques. En échange de leur aide contre l’indépendance américaine, la couronne avait promis de les affranchir. Aux État-Unis, le livre sorti sous le titre « Someone Knows My Name » est devenu un best-seller et a été acclamé par la critique.
Aminata Diallo est interprétée par deux actrices : Shailyn Pierre-Dixon (Between) quand elle est enfant et Aunjanue Ellis, vu dans NCIS : Los Angeles, Le Mentalist ou encore La couleur des Sentiments, quand elle est adulte. Lyriq Bent (Saw, Wanted) est Chekura Tiano, le mari d’Aminata. Ben Chaplin (London Boulevard, Un monde sans fin), Allan Hawco (Republic of Doyle) et Greg Bryk (Bitten, Happy Town) sont aussi de la partie.
Les 6 épisodes de 43 minutes de cette série canadienne ont été diffusés sur CBC en janvier 2015.
Si cette série vous plaît, penchez-vous sur « Roots » dont elle est l’héritière. Diffusée en 77, Roots ou Racine en français, met en feuilleton l’histoire d’une famille d’esclaves sur plusieurs générations. La série a remporté 8 Emmy Awards l’année de sa diffusion et un Golden Globe en 78, elle détient toujours la troisième meilleure audience de tous les temps avec 75% de part d’audience et 100 millions de téléspectateurs. Un remake a récemment été annoncé et devrait être diffusé courant 2016.
1765 – Sons of Liberty
Sons of Liberty, diffusé sur la chaîne History depuis le 25 janvier 2015, retrace les actions d’un groupe de « patriotes » qui deviendront les pères fondateurs des États-Unis. Sam Adams, John Adams, Paul Revere, John Hancock et Joseph Warren se lèvent contre l’Angleterre alors que la métropole et les colonies sont en conflit notamment pour des questions de taxation de produits.
Se faisant appeler les Fils de la Liberté, ils allument l’étincelle qui a déclenché une révolution. Bien que leurs noms soient devenus légendaires aux USA, ce groupe de jeunes rebelles n’a pas toujours été composé de jeunes patriotes aux perruques poudrées. C’était la nouvelle génération américaine de jeunes hommes issus de milieux variés qui avaient du mal à trouver un but dans leur vie.
Ils étaient à la recherche de l’égalité, mais ils ont trouvé quelque chose de plus : l’indépendance.
« Tu ne nous parles pas de défendre tes droits en tant que citoyen anglais, tu parles d’un nouveau pays (…) une nouvelle nation. »
Avec cette mini série, History nous permet de suivre étape après étape la création d’une nouvelle nation : des premières rebellions à la signature de la déclaration d’indépendance en passant par la Boston Tea Party.
La série correspond parfaitement à la chaîne : une histoire romancée avec des personnages captivants, basée sur des faits réels. Sons of Liberty plaira à ceux qui ne supportent pas les reportages aux longs monologues : toute l’intrigue est basée sur l’action. Les pères fondateurs sont présentés comme des héros de l’ombre par Kari Skogland, la créatrice du show. Cette dernière a de l’expérience dans l’adaptation de faits historiques sur petit écran : The Borgias, Vikings ou encore Boardwalk Empire portent sa patte.
En moyenne, la série a regroupé 3,1 millions de téléspectateurs sur les trois épisodes, ce qui la rapproche de la série phare de la chaîne : Vikings.
Au casting on retrouve Ben Barnes (Le Septième Fils, Les Chroniques de Narnia), Marton Csokas (Sin City : J’ai Tué pour Elle, Noé), Ryan Eggold (Blacklist), Michael Raymond-James (True Blood, The Walking Dead), Rafe Spall (Black Mirror, L’odyssée de Pi), Jason O’Mara (The Good Wife, Terra Nova) Dean Norris (Under the Dome, Breaking Bad), et Henry Thomas (Gangs of New-York). Ils interprètent respectivement : Sam Adams, le General Thomas Gage, Joseph Warren, Paul Revere, John Hancock, George Washington, Benjamin Franklin et John Adams.
1775 – John Adams
Avec cette série de HBO, on revient à la famille Adams dont nous parlions plus tôt. En effet, John Adams n’est autre que le cousin de Sam Adams dont l’histoire est dépeinte dans Sons of Liberty.
La série, diffusée de mars à avril 2008, raconte l’ascension vers le pouvoir de celui qui sera le second président des États-Unis. De sa vie politique à sa vie privée en passant par la rédaction puis la signature de la Déclaration d’Indépendance et son implication dans le massacre de Boston, tout est expliqué dans cette mini série de 7 épisodes.
Pas de libertés scénaristiques pour ce show : Kirk Ellis qui a travaillé sur Sons of Liberty était chargé de l’écriture. Pour ce faire, il a travaillé avec la biographie de Adams écrite par l’écrivain et historien américain David Gaub McCullough. La production est assurée par un autre passionné d’histoire : Tom Hanks qui avait déjà produit Band of Brothers. Enfin, la réalisation est de Tom Hooper (Les Misérables).
Le casting regroupe Paul Giamatti (L’Illusionniste, The Amazing Spider-Man) Laura Linney (Le cinquième pouvoir, The big C, Le Truman Show), John Dossett (The Americans, The Good Wife), Stephen Dillane (Tunnel, Game of Thrones) ou encore Sarah Polley (Mr Nobody). Ils jouent respectivement John Adams, Abigail Adams, Benjamin Rush, Thomas Jefferson et Nabby Adams.
1778 – Turn
Automne 1778. Un fermier de Long Island nommé Abe Woodhull est recruté malgré lui par des amis d’enfance pour former avec eux un groupe d’espions qui inversera le cours de l’histoire des États-Unis dans son combat pour l’indépendance…
« En 1778, être un espion américain était révolutionnaire »
Ce groupe d’espions, c’est le Culper Ring qui représente un vaste réseau d’hommes rassemblés par George Washington durant l’année 1778. Alors que la situation tourne en faveur de Washington, ce dernier désespère d’avoir des renseignements sur les prochaines attaques brittaniques. Il décide alors de s’entourer d’hommes de tous horizons qui souhaitent, comme lui, voir naître une nation. Leur but était de faire parvenir le plus d’informations possibles au général à propos des activités brittaniques à New York.
Les différents protagonistes, en bons espions, ont laissé peu de traces dans l’histoire et presque toutes proviennent de correspondances avec George Washington. L’auteur du livre et les créateurs de la série ont donc fourni un travail de fourmis pour retracer leurs actions et les adapter à l’écran. La série ne se contente pas de parler des pères fondateurs mais nous plonge dans les subtilités de ce qui est arrivé au-delà du champ de bataille.
Jamie Bell, l’acteur principal, a déclaré au journal l’Observer lors de la tournée de promotion de la série : « C’est un Thriller d’espionnage qui me fascinait : en plus des enjeux élevés et des drames créés entre les personnages, il y a aussi et surtout un récit historique. Une histoire vraie que peu de gens connaissent, ça me semblait être un défit à relever ».
La série, créée par Craig Silverstein connu pour son travail sur Nikita, Terra Nova, Dead Zone ou encore Bones, est inspirée du roman de l’historien Alexander Rose « Washington’s Spies : The Story of America’s First Spy Ring » (Les Espions de Washington : l’histoire du premier cercle d’espions de l’Amérique). Au casting on retrouve Jamie Bell (Jumper, Billy Elliot) dans la peau d’Abraham Woodhull, Seth Numrich (The Good Wife), Daniel Henshall (Out of the Blue), Heather Lind (Boardwalk Empire), Meegan Warner (A Place to Call Home), Kevin McNally (Downton Abbey, supernatural, Pirates des Caraïbes), Burn Gorman (The Hour, Torchwood, Game of Thrones) ou encore Ian Kahn (Shameless, Dawson) en George Washington.
1860 – Copper
Cette création de Tom Fontana (Borgia) pour BBC America est passée pour le moins inaperçue en France. Après une première saison de 10 épisode, la série est très vite reconduite pour 13 épisodes supplémentaires. Toutefois, face au manque d’audiences, la saison est annulée avant qu’une troisième saison ne puisse être créée. Durant son temps de diffusion, Copper a été nominée 7 fois et a reçu un prix pour la beauté de ses décors.
Alors que la guerre civile bat encore son plein, Copper centre son histoire sur le détective Kevin Corcoran. Immigrant Irlandais, il enquête sur la disparition de sa femme et la mort de sa fille tout en tentant de maintenir la paix dans le quartier de Five Point.
Si les personnages n’ont pas réellement existé, la série dépeint assez bien l’ambiance de l’époque. Copper explore les effets d’une guerre civile américaine sur la population New-Yorkaise au moment ou une nouvelle organisation sociale apparait dans laquelle les afro-américains doivent se faire une place.
À la tête de cette série on retrouve, entre autres, la talentueuse Larysa Kondracki, qui a fait ses preuves à de nombreuses reprises en travaillant sur Halt and Catch Fire, Walking Dead, Better Call Saul ou encore The Americans, Ken Girotti (Daredevil, Orphan Black, Vikings, Bomb Girls) et Jeff Wollnough (Supernatural, Bones, Saving Hope).
Ton Weston-Jones (Un monde sans fin, MI5) interprète le détective Corcoran. Kevin Ryan, Kyle Schmid, Anastasia Griffith, Dylan Taylor, Ato Essandoh, Tessa Thompson partagent aussi l’affiche de cette série. La saison 2 a vu l’arrivée d’un visage familier : Donal Logue connu pour son travail sur Gotham, Vikings ou encore Sons of Anarchy
1870 – Deadwood
Deadwood, c’est la série phare de son créateur David Milch (NYPD Blues). Diffusée sur HBO de 2004 à 2006, le show est composé de 36 épisodes répartis en 3 saisons. HBO a annulé la série avant sa quatrième saison.
« Bénis sont les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux. Bénis sont les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Bénis sont ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Bénis sont les artisans de la paix car ils seront appelés fils de Dieu. Bénis sont ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des cieux est à eux. Bénis sont les débonnaires, car ils hériteront la terre. Bénis sont ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront rassasiés. Bénis sont les coeurs purs, car ils verront Dieu. »
L’histoire prend place à la fin des années 1870 dans le Dakota du Sud (au nord des États-Unis). Après la guerre civile, la petite ville de Deadwood est envahie de chercheurs d’or qui tentent de faire fortune en dépouillant les Black Hills (les collines noires) autrefois terres sacrées des Sioux et des Cheyennes.
La série se focalise donc sur ces hommes et femmes pionniers, aventuriers ou escrocs qui firent vivre cette ville pour y trouver, bien souvent, la ruine. Avec Deadwood, HBO détruit le mythe du chercheur d’or, du western et du cow-boy héroïque. Ici, les personnages sentent fort la saleté et l’alcool, chaque déclaration est ponctuée d’une grossièreté et on joue avec la loi comme avec son arme.
La série mêle la fiction à l’histoire et on retrouve parmi les personnages de nombreux noms célèbres tels que Calamity Jane ou encore Seth Bullock. S’il a été reproché à la série un manque d’exactitude sur un ou deux faits historiques, on peut tout de même applaudir le réalisme recherché : les décors et les costumes sont un régal pour les yeux.
Le casting a lui aussi de quoi attirer le spectateur : Timothy Olyphant (Justified, Damages) joue Seth Bullock. Il partage l’écran avec Ian McShane (American Horror Story), Molly Parker (House of Cards), Brad Dourif (Ponderosa), W. Earl Brown (True Detective, American Crime), John Hawkes (Lost) ou encore Robin Weigert (Sons of Anarchy).
La série a été nominée 54 fois de 2005 à 2007 et a remporté 18 prix dont ceux du meilleur maquillage pour une série, meilleurs costumes, meilleure réalisation et plusieurs fois celui du programme de l’année. Certainement de quoi titiller votre curiosité.
Pour ceux d’entre vous suffisamment patients, sachez que Ridley Scott et David Zucker vont s’associer pour produire un show sur la guerre de sécession. L’intrigue se situera dans un hôpital recevant des soldats de l’Union. La série Mercy Street devrait être diffusée sur PBS en 2016.