Les réseaux sociaux font désormais partie de notre quotidien. Les jeunes, en particulier, passent beaucoup de temps sur Facebook, Snapchat, Instagram ou encoreTwitter. Une habitude qui est toutefois pointée du doigt, car elle peut être nocive pour la santé mentale.
Le 20 mai a marqué la fin de la « Semaine de sensibilisation à la santé mentale », une campagne menée par la Mental Health Foundation, une organisation caritative britannique. En effet, un quart des Britanniques adultes ont été, à un moment donné de leur vie, diagnostiqué d’un trouble psychiatrique. Ces maladies mentales ont de nombreuses causes, quoique de plus en plus de recherches aient déterminé qu’elles sont liées à un usage intensif des réseaux sociaux chez les jeunes.
Selon une enquête réalisée en 2017 par la Royal Society for Public Health, des Britanniques âgés de 14 à 24 ans ont admis que Facebook, Instagram, Snapchat et Twitter avaient des effets néfastes sur leur bien-être. S’ils ont reconnu que ces réseaux sociaux leur permettaient de garder le contact avec leurs proches, de s’exprimer ou encore de s’ouvrir sur le monde, ils ont néanmoins remarqué qu’ils étaient la source de leur mal-être.
Bon nombre d’entre eux indiquent des états d’anxiété, de dépression, d’insomnie, d’inquiétude sur leur apparence et de « FoMo » (ou Fear of Missing Out, l’angoisse de manquer quelque chose). Des études universitaires ont révélé que ces problèmes ont tendance à être particulièrement graves chez les utilisateurs compulsifs de réseaux sociaux.
Sean Parker, premier président de Facebook, a admis que le produit fonctionne en exploitant « une vulnérabilité dans la psychologie humaine ». En effet, une expérience menée par cinq neuroscientifiques en 2014 a conclu que la plateforme créée par Mark Zuckerberg déclenchait les systèmes impulsifs dans le cerveau, à l’instar du jeu et de la drogue.
Pourtant, il reste difficile de prouver que l’obsession pour les « j’aime » et les commentaires sont à l’origine de maladies mentales. La recherche la plus convaincante est un sondage mené entre 2013 et 2015 auprès de 5 208 Américains, qui a démontré qu’une augmentation de l’activité sur Facebook était associée une détérioration future de la santé mentale.
Une solution évidente au problème est de réduire le temps passé devant l’écran. Contrairement au jeu et à la drogue, il est tout à fait facile de se passer des réseaux sociaux. L’étude neuroscientifique sur Facebook a révélé que notre capacité cognitive à inhiber un comportement impulsif était moins altérée que pour les toxicomanes ou les joueurs.
De plus, des données collectées par Moment, une application de suivi des activités en ligne, ont démontré que les utilisateurs modérés de réseaux sociaux étaient plus heureux. En effet, chaque semaine, elle veille à demander à ses un million d’utilisateurs s’ils sont contents ou tristes du temps qu’ils ont passé sur les différentes plateformes. La palme du réseau social le plus anxiogène revient à Instagram, où 63% des abonnés qui s’y connectent en moyenne une heure par jour se déclarent malheureux. Les 37% restants, mieux dans leur peau, y passent à peine une demi-heure par jour.
Bonne nouvelle toutefois, le taux de bonheur est très élevé chez FaceTime (91%), une application d’appel vidéo, et les appels téléphoniques (84%). Quand ils ne sont pas centrés sur le culte de l’image, les réseaux sociaux peuvent être de vrais dérivatifs.